Cote et valeur des porcelaines du Japon : Imari et Satsuma...

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Cote et valeur de la porcelaine japonaise

La porcelaine japonaise est connue et appréciée dans le monde entier. Le Japon est un des premiers pays à en avoir produit. Aujourd’hui, le prix de certaines pièces ne cesse de croître au marteau des commissaires-priseurs.

Les groupes sculptés en porcelaine et les vases avec des émaux peints sont particulièrement prisés, notamment par les acheteurs japonais, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 5€ et 500 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux porcelaines du Japon.

En 2012, un vase japonais en argent à panse basse et décor ciselé a été vendu à hauteur de 40 000€ tandis qu’il était estimé entre 4 500 et 5 000€.

Ordre de valeur allant d’une porcelaine simple à la plus prestigieuse

Style et technique de la porcelaine japonaise

La porcelaine japonaise prend forme pendant la période Jomon, avant 300 avant J.-C., et les archéologues considèrent cette période comme l’une des plus anciennes du Japon.

Dès les premières traces de production céramique, la porcelaine, en tant que type spécifique de céramique, se distingue peu à peu.

Les artisans japonais, influencés par leurs homologues chinois, commencent à maîtriser l’art de la fabrication de la porcelaine, affinant les techniques au fil des siècles.

Cependant, c’est véritablement à partir de la période Tang que la porcelaine atteint un raffinement de plus en plus élevé, influençant considérablement la production japonaise.

À partir de ce moment, la porcelaine devient l’un des matériaux les plus prisés par l’aristocratie japonaise, notamment pour ses qualités de finesse et de transparence.

En combinant les savoir-faire hérités des céramistes chinois et les spécificités locales, les artisans japonais introduisent des innovations qui feront de la porcelaine un art à part entière, tant apprécié pour ses formes élégantes et ses décorations subtiles.

Kyushu, centre névralgique de la porcelaine japonaise

Kyushu, centre névralgique de la porcelaine japonaise, est un lieu où l’histoire et l'artisanat se rejoignent pour donner naissance à l’une des céramiques les plus admirées au monde.

Les fouilles archéologiques révèlent que la production de céramique au Japon remonte à la période Jomon, avant 300 avant J.-C., une époque où la Corée et la Chine maîtrisaient déjà l’art de la céramique, menant une véritable concurrence entre elles.

Cette rivalité a même conduit à ce que l’on appelle la « guerre de la céramique », une guerre entre 1592 et 1598 pour la conquête de la Chine, durant laquelle de nombreux artisans coréens se sont installés au Japon.

C’est sur l’île de Kyushu, au nord, qu’ils ont découvert des gisements de minéraux permettant la fabrication de la porcelaine. La production débute alors à Arita, où la porcelaine, déjà d’une blancheur éclatante grâce au kaolin, commence à voir le jour.

L'exportation de cette céramique se fait progressivement vers l’Europe, notamment grâce à l'émail Bengara, un rouge éclatant qui séduit le marché européen.

La manufacture de Meissen en Allemagne et celle de Sèvres en France, créées au XVIIIe siècle, s'inspirent de ces porcelaines, et les motifs sont alors adaptés aux goûts de l’aristocratie européenne, davantage attirée par la beauté des formes que par leur symbolisme.

Ce phénomène donne naissance au style Imari, qui devient emblématique des porcelaines japonaises. Parallèlement, d’autres styles, comme Kakiemon et brocard d’or, moins connus mais tout aussi raffinés, viennent enrichir le panorama de la céramique japonaise.

Au XVIe siècle, sur la même île, la famille Satsuma établit sa propre production, et bien que les objets issus de cette manufacture ne conservent pas toujours l’ivoire d’origine, ils sont désormais aisément reconnaissables et marquent une autre facette de l’art de la porcelaine japonaise.

Focus sur le vase Imari

Le vase japonais Imari, issu de la région d’Arita, illustre parfaitement l’évolution de la céramique japonaise au fil des siècles.

Ce vase, caractérisé par sa glaçure brillante et ses motifs somptueux, fait écho aux influences de l'exportation des porcelaines japonaises vers l'Europe au XVIIIe siècle.

Les couleurs vives et éclatantes, principalement le bleu cobalt et le rouge Bengara, dominent le décor. Le fond est orné de paysages stylisés, où se mêlent fleurs, oiseaux et éléments géométriques, typiques du style Imari.

Ce motif, conçu pour séduire l’aristocratie européenne, s'éloigne parfois de la symbolique traditionnelle japonaise, privilégiant la recherche esthétique avant tout.

Le vase présente des formes fluides et élégantes, avec un col délicatement évasé et une base arrondie, rappelant l’harmonie des objets d’art japonais.

La richesse de la décoration, souvent enroulée autour du vase, renvoie à une époque où la porcelaine n'était pas seulement un objet utilitaire mais aussi une œuvre d'art qui reflétait les goûts raffinés des élites.

Si le style Imari est désormais un symbole de l’art céramique japonais, ce vase incarne aussi l’adaptation de la culture japonaise aux attentes d’un marché international, sans jamais perdre sa touche d'élégance propre au savoir-faire nippon.

Focus sur le vase Satsuma

Le vase Satsuma, issu des ateliers de Kyushu au XVIe siècle, surprend par sa capacité à allier une tradition séculaire avec une exigence esthétique unique.

Comment, dans un contexte où la porcelaine évolue rapidement, expliquer l'usage persistant de l’émail ivoire et des décorations dorées, techniques issues des anciens savoir-faire chinois et coréens ?

Tout comme l’eau-forte qui renaît dans les années 1860 avec des artistes comme Manet et Whistler, les artisans de Satsuma cherchaient à redonner vie à une technique qu’ils maîtrisaient parfaitement, tout en la sublimant par un style distinctement japonais.

Ces vases, avec leurs motifs mythologiques et leurs représentations de la nature, s’opposent à une modernité plus pragmatique, ancrée dans la recherche de la simplicité.

Dans cette production, la minutie du détail et l’usage de l’or rappellent les gravures des maîtres de l’Antiquité, mais d’une manière réinterprétée par le Japon médiéval.

Les objets de cette époque, loin d’être simplement décoratifs, étaient pensés pour symboliser le raffinement et la noblesse des classes dirigeantes japonaises, tout en s’inscrivant dans un échange culturel mondialisé, à l'instar des céramiques exportées vers l'Europe.

Ces vases, en définitive, sont bien plus que des objets utilitaires : ils sont des témoins d’une époque où l’artisanat et la noblesse se rencontrent dans une esthétique raffinée, mêlant tradition et innovation.

La cote de la porcelaine japonaise

La cote des vases japonais sur le marché de l'art, à l'instar de nombreux objets d'art traditionnels, s'est vue modulée par une série de facteurs marquants, à différencier des vases en porcelaine de Chine.

Dès le XIXe siècle, les pièces produites dans les ateliers renommés comme Satsuma ou Imari jouissaient d'une certaine prééminence, due notamment à leur finesse de fabrication et à leurs décors riches et symboliques.

Toutefois, cette valeur n'a cessé de croître au XXe siècle, sous l'effet de plusieurs dynamiques. Si l'état de conservation reste un critère essentiel, c'est souvent l'ancienneté de la pièce et la qualité de sa provenance qui détermineront sa place dans le marché.

Les vases en particulier, liés aux rituels du thé ou aux familles impériales, sont recherchés par des collectionneurs exigeants, en particulier lors des ventes aux enchères.

L'importation des céramiques japonaises en Europe au XIXe siècle a également contribué à forger leur réputation, donnant naissance à un marché où les enchérisseurs japonais restent aujourd'hui les acteurs principaux, bien que les acheteurs internationaux aient pris une part croissante.

Ces pièces, dont l'éclat et la rareté sont des signes de distinction, atteignent parfois des sommes faramineuses.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, le marché des vases japonais se distingue non seulement par sa stabilité, mais par une augmentation constante de la demande, alimentée par l’intérêt croissant pour la culture japonaise et ses productions exceptionnelles.

Reconnaître une pièce en porcelaine japonaise

Les pièces en porcelaine provenant du Japon peuvent avoir des signatures et des poinçons bien différents. C’est pourquoi il est important de faire expertiser votre objet.  En voici deux exemples :

Connaître la valeur d’une œuvre

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Si vous considérez vendre votre œuvre, vous serez également accompagnés par nos spécialistes afin de bénéficier d’alternatives pour la céder au meilleur prix possible, prenant en compte les inclinations du marché.