Cote et valeur des tabatières chinoises, de Chine

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Cote et valeur des tabatières de Chine

Les tabatières de Chine sont des objets de collection actuellement très recherchés. Si vous en possédez une, sa valeur est peut-être supérieure à ce que vous pensez.

Sur le marché de l’art, les prix de ces objets peuvent être très élevés au marteau des commissaires-priseurs.  

Elles sont particulièrement prisées et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 50 € et 62 400€, un écart assez conséquent, mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée à ces objets.  

En 2019, une tabatière du XVIIIème siècle en bronze doré et émaux de Chine a été vendue à hauteur de 62 400€, tandis qu’elle était estimée entre 6 000 et 8 000€. 

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse 

Caractéristiques des tabatières de Chine

Dans l’art des tabatières de Chine, la miniature se fait théâtre de précision et de raffinement.

Ces objets précieux, souvent en jade, en cristal de roche ou en porcelaine, deviennent, dès le XVIIIe siècle, le support d’un dialogue entre la virtuosité artisanale et les exigences esthétiques de leurs commanditaires.

Sur ces surfaces minuscules, les artistes déploient des scènes naturalistes, des paysages oniriques ou des motifs symboliques, tout en exploitant la transparence ou l’opacité des matériaux pour jouer avec la lumière et la profondeur.

Loin de l’exubérance baroque qui caractérise certaines œuvres européennes contemporaines, les tabatières chinoises privilégient une palette délicate, des teintes évanescentes, où le blanc laiteux et les nuances de bleu ou de rouge dominent.

L’attention portée au détail, presque scientifique, et la rigueur du trait s’inscrivent dans une tradition où l’objet devient à la fois utilitaire et spirituel, servant à protéger le tabac tout en incarnant un fragment du cosmos.

Les collectionneurs européens, fascinés par cet équilibre entre fonctionnalité et beauté, voient dans ces objets une invitation à contempler une autre manière de penser l’art.

Histoire et symbolique des tabatières de Chine

L’histoire des tabatières de Chine s’inscrit dans une trajectoire où l’objet utilitaire devient un emblème de raffinement et de prestige.

Introduites au XVIIe siècle sous la dynastie Qing, elles traduisent autant l’influence croissante du tabac, produit étranger, que la capacité des artisans chinois à en sublimer l’usage.

Véritables microcosmes, ces tabatières étaient souvent portées à la ceinture ou offertes en cadeau, manifestant le rang social ou les affinités personnelles de leur propriétaire.

Mais elles étaient aussi investies d’une symbolique complexe : les motifs – dragons, phénix, fleurs de prunier ou paysages montagnards – renvoyaient à des vœux de prospérité, de longévité ou d’harmonie cosmique, tandis que le choix des matériaux, jade impérial ou agate veinée, témoignait d’une quête d’équilibre spirituel et esthétique.

Dans leur forme compacte et fermée, elles apparaissent comme des mondes en réduction, où la main de l’artisan épouse les principes du Tao : capter l’essence du grand dans le petit, mêler le tangible et l’intangible.

Témoins silencieux d’un art de vivre imprégné de philosophie, ces tabatières sont à la fois des objets fonctionnels et des réceptacles d’un langage symbolique destiné à défier l’éphémère.

Focus sur une tabatière de Ma Shaoxuan

Parmi les chefs-d’œuvre du genre, la tabatière en verre intérieur peint par Ma Shaoxuan, active à Pékin vers la fin du XIXe siècle, se distingue par son extrême délicatesse et la subtilité de son iconographie.

Cet objet, d’apparence modeste par sa taille, déploie sur ses parois internes un portrait d’un lettré, probablement un homme de renom ou un modèle idéal de sagesse confucéenne.

La technique de l’intérieur peint, exigeant une maîtrise presque ascétique du pinceau pour travailler à l’envers et en espace confiné, confère à l’image une luminosité diffuse, amplifiée par la transparence du verre.

À l’arrière, une calligraphie élégante accompagne l’œuvre, mêlant poème et dédicace, unissant ainsi l’art visuel et la poésie dans un dialogue harmonieux. 

Les tonalités restreintes – noirs profonds, bruns ambrés, et éclats d’un rouge discret – évoquent une gravité empreinte de sérénité, loin des exubérances chromatiques qui marquent d’autres productions de l’époque.

Le bouchon, en corail poli, ajoute une touche de préciosité, tout en établissant une continuité symbolique avec la vitalité et la prospérité évoquées par le rouge.

Dans cette tabatière, chaque détail se transforme en métaphore : le lettré, incarnation de l’idéal moral, se reflète dans les parois transparentes, suggérant une introspection ou une méditation sur la condition humaine.

En somme, cet objet transcende sa fonction première pour devenir un microcosme de la pensée chinoise, alliant le geste technique à la profondeur philosophique.

Focus sur la tabatière Quianlong du Victoria and Albert Museum

Une tabatière remarquable est celle en jade blanc sculpté, datée de la période Qianlong (1736-1795), conservée au Victoria and Albert Museum à Londres.

Compacte et d’une pureté presque irréelle, elle est façonnée dans un jade translucide d’une blancheur laiteuse, symbole suprême de perfection et de vertu dans la culture chinoise.

La forme légèrement aplatie, rehaussée de reliefs subtils représentant des fleurs de prunier et des branches de bambou entrelacées, traduit un langage esthétique mêlant rigueur géométrique et naturalisme poétique.

Ces motifs, emblématiques de la résilience et de la longévité, s’inscrivent dans une symbolique propre à la dynastie Qing, où nature et moralité étaient perçues comme un tout harmonieux. 

La surface polie, presque soyeuse au toucher, capte et diffuse la lumière, conférant à l’objet une aura de douceur et de sérénité. Le bouchon, en quartz rose, s'accorde parfaitement avec l'ensemble, ajoutant une touche de chaleur à la froideur mystique du jade.

À travers ce choix de matériaux et cette économie de détails, l’artisan anonyme célèbre une forme de minimalisme spirituel, où chaque élément renvoie à une quête d’équilibre entre le ciel et la terre.

Plus qu’un simple récipient pour le tabac, cette tabatière devient une déclaration silencieuse sur la vertu intérieure, incarnant l’idéal confucéen dans la simplicité d’un geste maîtrisé.

Succès de ces objets sur le marché des enchères

Sur le marché des enchères, les tabatières de Chine continuent de susciter un engouement remarquable, rivalisant avec les sommets atteints par d’autres pièces iconiques de l’art asiatique, telles que les vases impériaux en porcelaine ou les jades d’exception.

Bien que de dimensions modestes, ces objets concentrent une densité artistique et historique qui fascine les collectionneurs.

En 2011, une tabatière en émail cloisonné, attribuée à la période Qianlong, a dépassé les attentes en atteignant plus de 2 millions de dollars chez Sotheby’s, prouvant que leur rareté et leur raffinement peuvent égaler, voire surpasser, les records établis par certains vases céladon ou bols "famille rose".

À titre de comparaison, les jades impériaux – qu’ils soient sculptés en formes animalières ou en talismans rituels – se positionnent souvent dans des fourchettes similaires, marquant une rivalité implicite entre ces deux types de miniatures précieuses. 

Cependant, les tabatières se distinguent par leur dimension narrative et personnalisée : leurs inscriptions, portraits intérieurs ou motifs symboliques racontent des histoires qui captivent un public sensible à l’intimité de ces objets.

Contrairement aux robes chinoises tissées d’or et de soie, où le prestige se conjugue au faste visuel, les tabatières séduisent par une discrétion qui sublime le geste artisanal.

Ce succès repose ainsi sur un équilibre unique : l’alliance de la maîtrise technique, de la portée symbolique et de la fascination qu’exercent ces microcosmes portatifs, enchâssant un fragment de l’histoire et de l’âme de la Chine impériale.  

Reconnaître une tabatière de Chine originale

Ces pièces ayant un certain succès, il est possible qu’elles ne proviennent pas de l’artisanat chinois. C’est la raison pour laquelle l’expertise comprenant une vérification des éventuelles mentions et une étude des matériaux est primordiale.

Connaître la valeur d’une œuvre 

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