Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Berthe Morisot

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Cote et valeur de l’artiste Berthe Morisot    

Berthe Morisot est une artiste importante de la peinture du XIXème siècle. Elle s’inscrit dans les mouvements réalistes et impressionnistes ainsi que dans d’autres courants. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toiles sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs canadiens, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 100€ et 75 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Berthe Morisot.

En 2013, l’huile sur toile Après le déjeuner, datant de 1881 a été vendue à hauteur de 210 000 000€, tandis qu’elle était estimée entre 36 000 et 59 000€, soit deux fois l’estimation basse.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Berthe Morisot

La question de la touche, chez Berthe Morisot, semble se poser en termes d’immédiateté et de légèreté.

On sait son attachement à une peinture où le geste traduit la sensation fugace — des éclats de lumière et des vibrations chromatiques — au détriment des contours précis et de la rigueur académique.

« Il faut peindre ce que l’on ressent, et non ce que l’on voit exactement », déclarait-elle, marquant ainsi son appartenance à une modernité où la vision se mêle à l’émotion.

Vers les années 1870, sa technique s’affine, et sa touche devient presque transparente, effleurant la toile pour mieux saisir la fluidité de l’instant.

À la structure solide des compositions masculines de l’époque, Morisot substitue une légèreté aérienne, où les formes semblent se dissoudre dans une lumière diffuse.

Cette manière de peindre, qui trouve écho dans les œuvres de Renoir ou de Monet, conserve pourtant une singularité : une intimité presque tactile, notamment dans ses portraits de femmes et d’enfants.

Comme l’a écrit Paul Valéry, « elle peignait l’air, ce qui circule entre les choses ». Cette matérialité impalpable du vide, qu’elle maîtrise avec audace, fait d’elle une figure clé de l’impressionnisme, où l’effacement des contours devient l’expression d’une présence plus subtile, presque vibrante.

Berthe Morisot et l'impressionnisme

Le courant artistique auquel appartient Berthe Morisot, l'impressionnisme, se définit par une révolution du regard et une libération du geste.

Comment, dans une époque marquée par l'académisme et ses contraintes, des artistes comme Morisot parviennent-ils à imposer une peinture où la lumière, l'instantanéité et la sensation l'emportent sur la narration et le détail ?

Ce mouvement, initié dans les années 1860 par des figures telles que Monet, Renoir ou Degas, rejette la rigidité des salons officiels pour embrasser une esthétique fondée sur l'observation directe et le jeu de la perception.

Morisot, en s'inscrivant pleinement dans cette démarche, en enrichit les principes. À la dissolution des contours et aux touches vibrantes, elle ajoute une dimension d’intimité et de grâce, magnifiant des scènes de la vie domestique ou des portraits féminins.

Là où Monet capte la fugacité des reflets aquatiques et Renoir exalte la joie des corps dans la lumière, Morisot s'attache à révéler l’âme des personnages et la poésie des espaces intérieurs.

Ce courant, qui redéfinit les frontières de la peinture, rejette la monumentalité au profit d’une recherche incessante sur les variations de l’atmosphère et des sensations.

Comme le souligne un critique de l'époque, l'impressionnisme transforme chaque toile en un fragment de vie éphémère, transfiguré par l'émotion.

Morisot, par sa finesse et sa singularité, illustre à la perfection cet esprit novateur, ancrant l'impressionnisme non seulement dans son siècle, mais dans une modernité intemporelle.

La vie de Berthe Morisot    

C’est précisément dans la trajectoire de Berthe Morisot que se révèle l’essence d’une vocation singulièrement moderne : comment expliquer, dans un milieu bourgeois où les attentes pour une femme se limitaient à l’intimité domestique, l’audace d’une carrière artistique menée au sein d’un mouvement aussi révolutionnaire que l’impressionnisme ?

Née en 1841 à Bourges, dans une famille cultivée, elle bénéficie, avec sa sœur Edma, d’une éducation artistique rigoureuse, marquée par l’apprentissage auprès de Corot.

Dès les années 1860, son travail s’inscrit dans un dialogue fécond avec la peinture de paysage, entre tradition classique et quête d’une vérité atmosphérique.

Parmi les figures de la modernité naissante, Morisot s’impose rapidement par une démarche subtile, explorant les nuances de la lumière et de l’instant.

Son mariage, en 1874, avec Eugène Manet, frère du célèbre Édouard, ne marque pas un retrait mais au contraire une affirmation de sa place dans les cercles artistiques.

Elle expose régulièrement avec les impressionnistes, devenant l’une des rares femmes à intégrer ce mouvement, non pas comme une exception, mais comme une égale.

Dans le paysage artistique de son temps, Morisot déjoue les attentes. Tandis que Renoir ou Monet capturent les foules et les jardins luxuriants, elle choisit les scènes intimes, le quotidien éclairé d’une poésie silencieuse.

À la Belle Époque, son nom s’impose discrètement, mais avec une autorité certaine, comme celui d’une artiste capable de fondre la vie et l’art en une matière vibrante, où chaque tableau semble murmurer l’éclat d’un moment suspendu.

À la faveur des premières rétrospectives organisées après sa mort en 1895, son œuvre apparaît comme le trait d’union entre l’intimité du XIXe siècle et l’éclat des révolutions picturales à venir.

Les œuvres des sœurs Morisot : Berthe, Edma...

Malheureusement, l’œuvre n’est parfois pas signée de la main de Berthe Morisot elle-même, mais de sa sœur ainée, Edma, qui n'a pas la même cote sur le marché que sa sœur.

Les sœurs Morisot naissent dans la France du XIXème siècle où certaines réflexions sur l’éducation féminine commencent à émerger.

En 1850, les 2/3 des jeunes filles françaises ont le droit d’aller jusque la fin de l’école primaire mais malheureusement c’est encore pour apprendre quelques rudiments nécessaires à la bonne tenue du foyer : savoir-faire quelques calculs, lire, écrire, mais surtout maitriser les travaux ménagers et l’éducation des enfants.

Edma Morisot, également artiste talentueuse, était active pendant la période de l'impressionnisme et a participé à plusieurs expositions aux côtés de sa sœur et d'autres artistes impressionnistes de renom.

Ses peintures étaient souvent des portraits et des scènes de la vie quotidienne, avec un style similaire à celui de Berthe.

Cependant, contrairement à Berthe, Edma a choisi de mettre fin à sa carrière artistique après son mariage en 1894, ce qui a limité la reconnaissance de son travail.

Ses peintures étaient souvent des portraits et des scènes de la vie quotidienne, avec un style similaire à celui de Berthe. Cependant, contrairement à Berthe, Edma a choisi de mettre fin à sa carrière artistique après son mariage en 1894, ce qui a limité la reconnaissance de son travail.

Une œuvre signé d'Edma Morisot pourrait être estimée 500 à 800 euros, sous réserve d’une jolie surprise, les résultats aux enchères dépassant parfois 2 000 à 3 000 euros.

Focus sur Le Berceau, Berthe Morisot

C’est dans Le Berceau (1872) que Berthe Morisot condense l’essence d’une peinture à la fois intimiste et résolument moderne : comment saisir, dans la simplicité apparente d’une scène domestique, une vérité universelle sur la maternité et l’affection ?

Ce tableau, qui montre sa sœur Edma veillant sur son enfant endormi, s’impose comme un manifeste silencieux, où la tendresse devient le cœur d’une recherche picturale.

Parmi les contemporains de Morisot, Monet ou Renoir explorent souvent des sujets extérieurs, baignés de lumière naturelle. Ici, au contraire, l’espace clos offre un écrin à l’intensité de l’échange visuel entre la mère et son enfant.

Le voile qui sépare la figure maternelle du berceau devient un filtre, à la fois barrière et lien, traduisant la fragilité de ce moment.

Comme chez Degas dans ses scènes intérieures, l’économie de la composition invite le regard à pénétrer une atmosphère feutrée, mais Morisot y ajoute une vibration propre à son pinceau.

La touche, légère et fluide, semble effleurer la toile, évoquant plus qu’elle ne décrit. À la différence de Manet, chez qui la matière peut être plus affirmée, Morisot privilégie une écriture picturale éthérée, presque diaphane, qui confère au tableau une qualité onirique.

Les tonalités délicates – blancs cassés, roses tendres – capturent une lumière diffuse, enveloppant les figures d’une douceur palpable.

Cette approche n’est pas sans rappeler le travail de Mary Cassatt, autre artiste impressionniste fascinée par les liens maternels, mais là où Cassatt s’attache aux gestes, Morisot privilégie l’atmosphère.

Dans Le Berceau, ce n’est pas seulement la maternité qui est représentée, mais l’idée même de protection et de contemplation. À travers ce tableau, Morisot élève une scène quotidienne au rang d’icône impressionniste, transcendant le privé pour toucher l’universel.

L’empreinte de Berthe Morisot sur son siècle

L’empreinte de Berthe Morisot sur son siècle repose sur une double audace : celle de conquérir une place dans un milieu dominé par les hommes et celle de renouveler la peinture par une sensibilité propre.

Comment, au cœur du XIXᵉ siècle, une artiste pouvait-elle imposer un regard aussi singulier sur le quotidien, tout en s’affranchissant des conventions académiques ?

Morisot, par ses choix, bouleverse les attentes : loin des grandes compositions historiques ou des paysages grandioses, elle privilégie l’intimité des scènes familiales, l’évanescence d’un instant, l’éclat furtif d’une lumière.

À une époque où Monet, Renoir ou Manet redéfinissent les règles de la peinture, elle participe activement aux expositions impressionnistes, affirmant un langage pictural à part entière.

Sa touche légère et vibrante, son souci de capter l’impalpable, résonnent avec les recherches de ses contemporains, tout en apportant une profondeur émotionnelle inédite.

Si Degas explore les mouvements des danseuses et Cassatt les relations maternelles, Morisot inscrit son art dans une quête plus diffuse, presque introspective, où chaque toile devient une méditation sur le temps.

Son influence dépasse largement son époque : elle ouvre des perspectives pour les générations futures d’artistes femmes, leur offrant non seulement un modèle de réussite, mais aussi une voie pour exprimer leur propre vision du monde.

Morisot, en célébrant la fragilité et la beauté de l’ordinaire, lègue un héritage qui transcende les modes et les époques.

Reconnaître la signature de Berthe Morisot   

L’artiste signe souvent son nom entier en petit, en bas de ses tableaux. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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