Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Vassili Polenov

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste russe du XIXème siècle, Vassili Polenov possède une cote élevée sur le marché des enchères. Ayant majoritairement travaillé au Canada, il est l’un des peintres les plus connus de son époque.

Appréciées, les œuvres de Polenov se vendent entre 30 et 4 200 000€ sur le marché de l’art, un delta conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.  

En 2011, un tableau de paysage intitulé He that is without sin, datant de 1908, a été adjugé 4 200 0000€, tandis qu’il était estimé entre 1 400 000 et 2 100 000€. Le résultat a donc largement dépassé de deux fois l’estimation haute.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste 

Le style et la technique de Vassili Polenov s’inscrivent dans une veine assez classique, en forme aux canons académiques russes de l’époque. On remarque plusieurs points cruciaux.

En premier lieu, les œuvres de Polenov sont imprégnées d’un naturalisme inspiré par l’impressionnisme. Il s’éloigne peu à peu du réalisme strict de l’Académisme russe, afin de se diriger vers un style plus spontané et une approche plus lumineuse.

Sa palette est claire et vibrante. En ce sens il s’éloigne des tonalités sombres privilégiées par ses contemporains, privilégiant des contrastes plus adoucis. Adepte des tons pastel et des jeux de lumière, il développe une technique qui permet de donner à ses œuvres une sensation de sérénité et de réalisme poétique.

Polenov peint avec une touche à la fois souple et fluide, légère et dynamique, qui se matérialise souvent par des petites touches juxtaposées qui évoquent la plupart du temps une certaine liberté dans la composition. Il arrive ainsi à capter les subtilités de la nature qu’il représente et de rendre ses paysages très vivants.

De plus, Polenov marque une attention particulière aux détails architecturaux et historiques. Portant un grand intérêt à ces disciplines, il intègre dans ses compositions des édifices anciens et paysages urbains précis – en particulier pour ce qui est de ses œuvres représentant la Terre Sainte.

Il représente dans plusieurs toiles des scènes de la Palestine et de Jérusalem, apportant le plus grand soin à à retranscrire fidèlement l’ambiance des lieux.

Polenov est également influencé par le théâtre et l’ouverture de l’espace. Jouant avec les perspectives larges, surtout dans ses paysages, il étend l’horizon à l’infini grâce à son sens de la profondeur, conférant ainsi à ses œuvres une impression d’espace et de grandeur qui vient rompre sous plusieurs aspects avec l’esthétique plus confinée du réalisme académique.

Polenov mène donc un travail sur la perspective et l’ouverture de l’espace, ne limitant pas ses œuvres à une simple transcription visuelle. Ces dernières transmettent une atmosphère méditative et une quête de beauté intemporelle.

Qu’il s’agisse de ses paysages ou de ses scènes bibliques, Polenov insuffle à ses compositions une dimension spirituelle transcendant la simple représentation.

La vie de Vassili Polenov

Vassili Dmitrievitch Polenov (1844-1927), figure emblématique des peintres de paysages russes, est un artiste originaire de Saint Pétersbourg qui s’est notamment démarqué par ses vues de Jérusalem et de la Palestine.

Issu de la noblesse russe, il est formé au dessin et à la musique dès son plus jeune âge. Son père, archéologue, lui permet d’acquérir rapidement un certain goût pour l’art et les sciences. Petit, il rencontre ainsi avec son père Karl Brioullov et Roman Kouzmine. Sa mère est aussi illustrateur et écrivain.

Il grandit près de la frontière finlandaise – où il a l’occasion d’observer et de représenter de nombreux paysages. En 1860, son père l’emmène avec ses deux frères en voyage au nord de la Russie. Ils visiteront entre autres Moscou, Novgorod et Souzdal.

Dans ces différentes villes, Vassili Polenov réalise ses premières esquisses de ruines antiques. Il suivra ensuite les cours de Pavel Tchistiakov puis ceux de l’Académie Impériale des Beaux-Arts, où il se retrouvera dans la même promotion d’Ilia Répine.

En parallèle, afin de rester fidèle à son héritage familiale, l’artiste poursuit aussi des études de droit à l’Université de Saint Pétersbourg – il en ressort doctorant.

Il est considéré à son époque comme l’un des meilleurs élèves de l’Académie Impériale des Beaux-Arts, et reçoit même la « grande médaille d’or » pour son tableau La résurrection de la fille de Jaïre, affirmant dès lors son enclin pour les sujets religieux. C’est la première fois qu’il travaille la représentation du Christ dans un cadre académique.

Grâce à cette récompense, il a pu devenir pensionnaire boursier de l’État russe à l’étranger. Après quatre ans de voyages, en Allemagne, en Suisse, en Italie (où il devient un grand admirateur de Véronèse), en France, il passe quelques temps à Paris

Il y retrouve Répine et installe son atelier à Paris, fréquentant le cercle des artistes russes. Il est aidé par Alexeï Bogolioubov, peintre officiel de la marine russe, qui joue un grand rôle à l’époque dans la carrière des jeunes artistes, leur présentant collectionneurs et marchands.

Il s’essaie à la création de céramiques peintes, qui lui permet de générer un complément de revenus. Durant cette période, il essaie de nombreux genres picturaux, dont les scènes historiques, les natures mortes, des portraits et les paysages.

Il se retrouve finalement en Normandie avec Répine à suivre les influences de l’École de Fontainebleau, où il produit de nombreux paysages. Cette période prend rapidement fin à cause du conflit russo-ottoman, l’obligeant à rentrer en Russie et à prendre les armes – en tant que peintre de guerre.

Il s’installe ensuite à Moscou et recentre sa production sur les paysages russes. Son travail est alors repéré par Vladimir Stassov, qui fait partie de la Société des Ambulants. En rupture avec les conventions académiques, ils ont notamment pour but de promouvoir l’alphabétisation en Russie.

Il fréquente également le cercle d’Ambramstevo, où il rencontre de nombreux artistes, qui ne sont pas tous peintres. Constantin Korovine en faisait notamment partie.

Dans la dernière partie de sa carrière, il enseigne à l’Académie de peinture de Moscou et devient membre de l’Académie des Beaux-Arts de Saint Pétersbourg.

L’empreinte de Vassili Polenov sur son époque 

Vassili Polenov laisse une empreinte considérable sur son époque. En effet, il inssufle d’abord un renouveau dans la peinture de paysage russe et contribue à la libérer du carcan académique, en la poussant vers une dimension plus poétique et lumineuse.

Avec une approche qui mêle réalisme et impressionnisme, Polenov influence de nombreux artistes qui s’éloignent des compositions rigides afin de privilégier une représentation plus vivante de la nature.

L’œuvre de Polenov s’impose ainsi comme un pont entre tradition et modernité. Formé dans le respect des canons académiques, il arrive à les renouveler en intégrant à la fois des influences occidentales (surtout impressionnistes), sans renier l’identité artistique russe, tout comme Savrassov.

Sa production s’impose ainsi comme une transition entre le classicisme du XIXème siècle et une peinture plus libre et plus sensible, amorçant ainsi les évolutions du début du XXème siècle.

Polenov s’impose aussi comme un modèle pour les Ambulants, et joue un rôle clé dans la démocratisation de l’art en Russie. L’artiste contribue à rendre la peinture accessible à un public plus large et inspire une nouvelle génération d’artistes – qui vont à leur tour s’intéresser aux paysages et aux scènes de la vie quotidienne.

Alors que l’Académisme valorise encore les thèmes historiques et les thèmes religieux, Polenov joue avec ses codes dans ses scènes religieuses, notamment dans Le Christ et la femme adultère. L’approche est plus humaine et plus réaliste, et exerce une influence sur la manière de traiter à l’avenir les sujets religieux.

Il exerce également un impact durable sur la scénographie et le théâtre, grâce à son travail sur les décors et sa manière de composer ses toiles – comme des mises en scène, à tel point que des réalisateurs russes seront influencés par son approche de la mise en cadre.

Sa signature

Les œuvres de Vassili Polenov ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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