Cote et valeur des tableaux et dessins de Henri Regnault

Henri Regnault, huile sur toile

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Cote et valeur de l’artiste

Henri Regnault a réalisé diverses œuvres, notamment des peintures, des aquarelles et des estampes. Il a principalement représenté des paysages de campagne.

Ses paysages naturalistes sont particulièrement recherchés aux enchères et peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros d’adjudication.

En témoigne son huile sur toile Automedon and Horses of Achille, adjugée 200 000€, tandis qu’elle était estimée entre 150 000 et 230 000€.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Technique utilisée

Résultat

Estampe - multiple

De 20 à 700 €

Dessin - aquarelle

De 40 à 157 800 €

Peinture

De 70 à 200 000 €

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Style et technique de Henri Regnault

Henri Regnault déploie une peinture éclatante, où la fougue du geste s’allie à une précision quasi orfèvre. Héritier de l’académisme, il en détourne pourtant les codes par une approche flamboyante, cherchant moins la froide perfection que l’intensité dramatique.

Son trait, d’une rigueur impeccable, s’anime sous l’impulsion d’une palette audacieuse, où les rouges brûlants et les ors somptueux exaltent ses compositions.

Fasciné par l’Orient, il en transcrit les fastes avec un luxe de détails qui évoque les miniatures persanes, mais il y injecte un dynamisme issu de la peinture baroque, jouant des contrastes de lumière pour amplifier l’effet de relief et de mouvement.

Son pinceau, agile et incisif, sculpte les formes dans des jeux d’ombres profonds, tandis que la matière picturale, généreuse sans être lourde, confère à ses œuvres une vibration presque tactile. Le souci du rendu, notamment dans les étoffes et les armures, frôle parfois l’illusionnisme, chaque reflet, chaque transparence étant restitué avec une précision vertigineuse.

Mais sous cette virtuosité éclatante affleure une tension, un souffle épique qui inscrit ses figures dans un espace dramatique où la majesté côtoie la fureur.

À travers cette fusion de rigueur académique et d’exaltation chromatique, Regnault façonne un style unique, à la croisée du classicisme et d’un orientalisme visionnaire, dont la modernité fulgurante ne sera pleinement mesurée qu’après sa disparition prématurée.

La vie de Henri Regnault 

Henri Regnault incarne cette fulgurance propre aux destins brisés trop tôt. Né en 1843 dans un milieu cultivé, il se forme aux Beaux-Arts de Paris sous la tutelle de personnages prestigieux, mais c’est la confrontation avec l’Académie qui sculpte son ambition.

Très vite, il s’impose par la précision de son trait et la puissance de son coloris, deux qualités qui le placent à la croisée des chemins entre le classicisme académique et les explorations plus novatrices du temps.

Lauréat du prestigieux Prix de Rome en 1866, il séjourne à la Villa Médicis où son œuvre se déploie sous l’influence de la tradition tout en se nourrissant de la découverte de l’Antiquité.

Mais c’est surtout en Espagne et au Maroc qu’il forge son identité artistique.

Séville, Grenade, Tanger : chaque étape nourrit son regard, l’orientalisme devient un langage qu’il s’approprie avec éclat.

Regnault s’aventure dans des scènes de grande ampleur, traduisant la lumière de ces pays étrangers avec une palette vibrante, saisissant le sublime dans la tension dramatique des figures qu’il peint.

Salomé et L’Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade traduisent cette fascination pour l’exotisme et la violence contenue, où chaque mouvement est figé dans une rare intensité.

Par ses compositions audacieuses et ses personnages puissamment expressifs, il semble capturer l’âme des lieux, la brutalité du moment et la beauté de la lumière, tout en préfigurant une peinture plus radicale qui allait émerger à la fin du siècle.

À la veille de la guerre de 1870, alors que sa carrière s’annonce triomphale, il s’engage volontairement dans la Garde nationale, un acte qui scelle son destin.

Le 19 janvier 1871, il tombe sous les balles prussiennes à Buzenval, à vingt-sept ans à peine. Sa disparition prématurée fige son œuvre dans une promesse inachevée.

Son nom demeure celui d’un virtuose au talent fulgurant, dont les audaces chromatiques et la modernité naissante n’ont jamais eu le temps d’atteindre leur plein accomplissement.

En quelques années seulement, Regnault aura montré qu’il savait se libérer des dogmes académiques, et il restera à jamais le peintre d’une époque à la fois émouvante et tragique.

Focus sur Salomé, Henri Regnault, 1870.

En 1870, Henri Regnault peint Salomé (Musée d’Orsay, Paris), une œuvre qui ne se contente pas de restituer la sensualité du personnage biblique, mais qui l’inscrit dans un contexte plus sombre, où la beauté se fait complice de la violence.

Salomé, bien que figure mythologique de séduction, devient ici l’incarnation d’une sensualité glacée, un être suspendu entre désir et douleur, dans un instant de pure intensité dramatique.

Regnault, fidèle à son approche audacieuse, transforme cette scène biblique en une sorte de confrontation entre l’érotisme et la terreur.

La posture même de Salomé, figée dans un mouvement de danse hypnotique, est rehaussée par l’éclat de son drapé, où des tons chauds de rouge et d’or semblent presque brûler la toile.

La lumière, jouant sur les reflets de son corps, accentue cette sensation de contraste entre la douceur de la peau et la dureté du message.

Tout dans cette œuvre parle de tension : les volumes du corps, mis en valeur par la lumière, l’expression fixée, à la fois dénuée de tout émoi et néanmoins perçue comme un acte de violence.

Ce n’est pas un simple portrait de femme ; Regnault pousse le spectateur à voir au-delà de la beauté, il le confronte à l’âme tourmentée du personnage, tout en lui offrant une vision fascinante de l’ambiguïté du désir.

Ainsi, loin d’être une simple image de séduction, Salomé devient une œuvre tragique où la lumière et l’ombre se mêlent, et où le spectateur perçoit les dangers sous-jacents d’un univers trop parfait.

Regnault réussit à dévoiler ce double visage, celui de la beauté et de la menace, en une toile d’une puissance rare.

Henri Regnault, huile sur toile

L’empreinte de Henri Regnault sur son époque

Henri Regnault, en son époque, incarne l'archétype du peintre dont l'empreinte sur la scène artistique va bien au-delà de la simple quête esthétique.

Dans les années 1860 et 1870, alors que l’art se cherche entre un héritage académique et les premières influences du modernisme, Regnault s’impose comme un créateur résolument audacieux, transformant la représentation de l’émotion et du mouvement.

Il s’éloigne des conventions de son temps, notamment du classicisme pompier qui dominait encore le milieu artistique, pour s’aventurer dans des territoires où la psychologie du personnage est tout aussi primordiale que la scène elle-même.

Ses compositions, marquées par une tension palpable, apportent un renouveau dans la peinture de genre et de l’histoire, des domaines jusque-là dominés par une approche plus formelle et dénuée de la profondeur psychologique qu’il y infuse.

Ainsi, dans ses œuvres comme Salomé ou Le Bataille de Gravelotte, il va chercher à mettre en lumière la beauté sous un jour nouveau, souvent plus dramatique, plus tragique, cherchant à éveiller chez le spectateur non seulement une admiration esthétique, mais aussi une interrogation sur la condition humaine et ses failles.

À cet égard, Regnault participe d’une évolution esthétique qui ébranle l’académisme, où les protagonistes ne sont plus simplement représentés dans des poses idéalisées, mais dans des instants de tension où l’émotion prime sur l’apparence.

Cette approche unique, mêlant le sublime et le dramatique, marque profondément sa période, plaçant Regnault à l’avant-garde d’un art qui, tout en restant attaché à la tradition, s’aventure vers de nouvelles formes d’expression et de perception de la figure humaine.

Henri Regnault, huile sur toile

Les influences stylistiques de Henri Regnault

Au début des années 1860, l’influence de l’académisme est encore marquée dans l’œuvre d’Henri Regnault, notamment dans ses premières compositions historiques.

Son admiration pour l’Antiquité, les maîtres de la Renaissance italienne et le classicisme se manifeste par une rigueur d’exécution et une attention minutieuse aux détails.

Toutefois, à la manière de Delacroix et de l’École de Barbizon, l’art de Regnault s’oriente progressivement vers une exploration plus intense de la lumière et des effets de couleur.

Cette évolution stylistique s’affine lors de son séjour en Espagne où, frappé par les œuvres de Velázquez, il apprend à restituer une plus grande intensité dans le rendu des formes humaines, tout en abordant les personnages avec une toute nouvelle empathie.

À la suite de ce voyage, le peintre, tout en restant fidèle à une structure académique de composition, cherche à insérer dans ses toiles une dimension plus narrative et expressive.

Il emprunte également à la peinture réaliste, adoptant une approche plus immédiate du sujet et introduisant des éléments de mouvement et de tension dramatique.

Cette évolution, entre l’héritage des maîtres classiques et l’apparition d’un pathos plus direct, cristallise une réflexion sur la nature du beau, qui s'éloigne des représentations idéalisées pour s’ouvrir à la puissance évocatrice de la réalité.

Son attache à la représentation des sujets orientalistes lui permet de s’imposer comme l’un des artistes orientalistes les plus talentueux de son temps, aux côtés de peintres comme Henri Pontoy ou Émile Aubry.

Par ces influences, Regnault, à la frontière de plusieurs styles, construit un univers visuel où l’idéal se teinte de la complexité de l’émotion, oscillant entre la tradition académique et la recherche d’un art plus personnel, plus ancré dans la réalité du sujet. 

Sa signature

Les œuvres de Henri Regnault ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

Signature de Henri Regnault

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