Cote et valeur des oeuvres, dessins, peintures de Bernard Buffet

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Cote et valeur de l’artiste

Sur le marché de l’art, la cote de Bernard Buffet est assez haute. Ses œuvres les plus prisées sont ses toiles colorées représentant des clowns ou des arlequins.

L’artiste produit aussi beaucoup de paysages et de vues de ville telles que Paris et New York, également cotés sur le marché.

Ainsi, une œuvre signée Bernard Buffet peut s’adjuger des millions d’euros aux enchères, comme en témoigne son tableau Les clowns musiciens, le saxophoniste, vendu 1 529 577 € en 2021.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Avec leur apparence singulière, les œuvres de Bernard Buffet sont reconnaissables grâce à la représentation de formes et d’objets anguleux et aux perspectives déformées, créant ainsi une ambiance amère, maussade et introspective malgré l’emploie de couleurs plutôt vives, souvent des couleurs primaires.

Par sa technique unique et sa capacité à créer des compositions imposantes, Bernard Buffet est admiré par certains mais critiqué par d’autres qui considèrent ses œuvres comme étant austères et itératives. Les silhouettes allongées et les regards vides qui remplissent la toile divisent ainsi le public.

Dans la peinture de Bernard Buffet, la ligne conserve cette propriété de découper l’espace, d’édifier les formes avec une rigueur acérée, presque tranchante.

Mais c’est au prix d’un glissement : elle ne se soumet plus à la logique du volume, elle impose au contraire une ossature rigide, une structure qui contraint le sujet dans un réseau d’angles aigus et de contours exacerbés.

Le modelé s’efface, la touche disparaît, et seules demeurent ces striures noires, ces traits secs et tendus qui cernent les figures avec une intransigeance graphique.

Dans ses paysages comme dans ses natures mortes, l’espace n’est plus une profondeur mais une surface parcourue d’un maillage nerveux, où les aplats monochromes semblent enserrés dans un corset de lignes implacables.

L’émotion, chez Buffet, ne réside pas dans l’expressivité directe mais dans cette tension entre la fixité du dessin et la densité sourde de la couleur, entre la raideur imposée et le frémissement latent qui semble vouloir s’en échapper.

La vie Bernard Buffet

Bernard Buffet (1928-1999) est un artiste français, qui montre un vif intérêt dès son plus jeune âge pour les Arts plastiques.  Après avoir étudié le dessin auprès de Monsieur Darfeuille, Bernard Buffet entre à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1943. Très vite, il expose et attire l'attention des collectionneurs, dont l'État, qui lui achète même l’une de ses peintures.

Bernard Buffet signe un contrat d'exclusivité avec le galeriste Emmanuel David. En 1955, alors qu'il n'a que 28 ans, il est désigné peintre de l'année par le célèbre magazine Connaissance des Arts, détrônant Pablo Picasso.

Cette distinction a grandement contribué à son émergence et à sa célébrité, le positionnant comme l'un des artistes les plus influents et reconnus de son temps. L’année suivante, il expose à Venise et fait sa première rétrospective dirigée par Pierre Bergé.

Tout au long de sa carrière, Bernard Buffet a produit environ 100 dessins par an jusqu'en 1999, et créant près de 8000 toiles au total. Son œuvre est donc très riche et rassemble plusieurs techniques.

Son succès s'explique par sa capacité à fusionner le style académique traditionnel et les tendances artistiques contemporaines.

Son travail est considéré comme un héritage du réalisme du XIXe siècle et les critiques artistiques à son sujet son particulièrement élogieuses, lui conférant une renommée internationale. Les Japonais en particulier vouent une véritable adoration au "style Bernard Buffet" - dont d'autres artistes comme Claude Venard reprendront certains codes.

Dans les années 1960, Bernard Buffet a produit un peu d'art sacré en réalisant des décors religieux ainsi que des tableaux offerts au musée du Vatican. Honoré de la Légion d'honneur en 1971, Buffet est élu académicien en 1974. 

Focus sur Le Cirque, Bernard Buffet, 1967

Dans Le Cirque (1967), une huile sur toile de Bernard Buffet, l’espace ne respire plus, il est comprimé sous le poids de la ligne. Les personnages, ces acrobates et clowns, sont réduits à des silhouettes décharnées, traitées dans une gamme de gris et de noirs qui accentue la froideur de leur représentation.

Leurs visages, dénués de toute rondeur, sont composés de facettes angulaires, émergeant des ombres d’un fond presque monochrome. La scène, en dépit de son apparente animation, dégage une lourde sensation de solitude et de malaise.

La chair est absente, la lumière est crue et ne fait qu’accentuer la rigidité des figures. Ce traitement distancié de la réalité semble à la fois la disséquer et l’enfermer dans un réseau de lignes vives qui contiennent toute la tension de l’œuvre.

Le mouvement, loin de s’exprimer par la fluidité, se manifeste ici par des positions figées, comme suspendues dans le temps, renforçant l’idée d’un cirque où l’illusion d’une joie pourtant attendue n’est plus qu’un masque.

L’isolement de chaque personnage dans cet espace clos empêche toute possibilité de communion ou de mouvement libre. Les acrobates, figés dans leurs positions, semblent prisonniers d’un monde où l’agilité est reléguée au second plan, remplacée par des formes géométriques acérées.

Le spectateur, loin d’être invité à une contemplation joyeuse, est confronté à un univers figé, presque claustrophobe, où la ligne, dans sa pureté et sa violence, refuse toute échappée.

La lumière, au lieu de nourrir les formes de chaleur, les assèche, les sculpte dans une froideur déstabilisante, créant des ombres inquiétantes, comme un voile qui sépare la scène de l’âme du spectateur.

L’empreinte de Bernard Buffet sur sa période

En 1948, dans son Autoportrait (Musée Bernard Buffet, Montmartre), dans ses Clowns mélancoliques (collection particulière), Buffet avait choisi la ligne aiguisée et l’ombre tranchée pour accentuer l’émaciation de ses figures : réminiscences probables de la tradition expressionniste allemande qu’il découvre alors, auxquelles s’ajoute sa prédilection pour la sécheresse graphique.

Giacometti, vers la même époque, intensifiait l’allongement de ses sculptures sous l’effet d’un effacement progressif de la matière, comme en témoignent Homme qui marche I (Fondation Giacometti, Paris) ou Femme de Venise (collection Peggy Guggenheim, Venise).

Chez l’un et chez l’autre, à cette période, la figuration subit un raidissement qui dut – on l’imagine – heurter les contemporains, encore attachés aux rondeurs de Maillol et aux coloris éclatants de la Nouvelle École de Paris (cf Jean Le Moal, Maurice Estève...)

Avec ses teintes assourdies, ses noirs dominants et ses beiges austères, la peinture de Buffet, dès 1948-1949, amorce une tendance que, dira plus tard lui-même, « ramenait la peinture à l’essentiel, au squelette ».

Mais le dessin, lui aussi, épouse cette rigueur : en 1955, lorsqu’il grave Le Bouquet (Musée d’Art Moderne de Paris), ce ne sont plus les stries expressionnistes ni les hachures goyesques qu’il convoque, mais, écrit-il à son galeriste Maurice Garnier, une « … rigueur sèche, sans graisse, comme un Burin dur… ».

Buffet, pour sa part, déclarera plus tard : « Je cherchais l’épure, une image qui, par sa raideur, en dise plus que l’émotion ». Cette volonté d’abstraction expressive a conduit, selon plusieurs critiques, à sa décision, vers la même période, d’éviter tout sfumato dans ses ombres, privilégiant un contraste net.

Sur le plan de la gravure, cette radicalité se traduit par une ligne d’une égale dureté, rompant avec les nuances sensibles du trait romantique.

Dans ses eaux-fortes, l’émotion se contient sous le travail méthodique. Là encore, l’attitude évoque les graveurs de l’époque classique : chez Buffet comme chez eux, la ligne n’est pas un souffle intérieur mais un outil de structuration du réel.

Aujourd’hui, bien que certaines de ses œuvres soient exposées dans des musées en France et à l’étranger, ce sont les collectionneurs privés qui jouent le plus grand rôle dans la conservation de son œuvre. Sa cote est par ailleurs en hausse, et a augmenté de 17,4% en un an, de 2024 à 2025, ce qui laisse présager d’excellents résultats aux enchères.

Sa signature

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature:

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