Cote et valeur des oeuvres, dessins, peintures de Gen Paul

Peintre français autodidacte, Gen Paul (1895-1975) s'impose une figure influente de la scène artistique parisienne. Associé au mouvement expressionniste ainsi qu’à l’école de Paris, Gen Paul se démarque par une utilisation audacieuse et habile de la couleur et de la lumière. Très présent sur le marché de l’art, l’artiste garde une cote élevée.

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Cote et valeur de l’artiste

Par leur style unique, les œuvres de Gen Paul rencontrent un grand succès auprès des collectionneurs. Sur le marché, leurs cote restent globalement stables et élevées, bien que certaines catégories d'œuvres, telles que les peintures des années 1920, comptent parmi les œuvres les plus prisées de l’artiste.

75% des ventes de Gen Paul ont lieu en France, et 62% des lots sont adjugés dans la catgéorie peinture. En 2024, sa cote a augmenté de 4%.

Ainsi, certaines œuvres de l’artiste peuvent atteindre des centaines de milliers d’euros aux enchères comme en témoigne son tableau Le joueur de guitare, adjugés 140 000 € chez Artcurial en 2008.Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

AGen Paul, figure incontournable de l’art brut et de l’expressionnisme français, développe un style qui se nourrit de la gestuelle brute et instinctive, où la violence du trait se mêle à la densité de la couleur.

D’abord influencé par l’art académique et les premières découvertes de l’impressionnisme, son travail évolue rapidement vers une rupture radicale avec les conventions artistiques de son époque.

Loin des canons traditionnels, il forge un langage visuel singulier où la forme et la couleur, en perpétuelle confrontation, se libèrent des contraintes réalistes pour exprimer la turbulence de l’âme humaine.

Sa technique, tout en audace et en spontanéité, fait appel à des coups de pinceau puissants et à un usage intense de la couleur, souvent pure et contrastée, qui enveloppe les sujets d’une énergie brute.

Le dessin, souvent spontané et vibrant, est une caractéristique essentielle de son œuvre, qu’il exécute sans une maîtrise académique traditionnelle, mais avec une rare intensité émotionnelle.

Gen Paul privilégie des compositions expressives, où l’interaction entre l’artiste et la matière semble incarner une confrontation intérieure, une exploration de l’inconscient qui se traduit par des figures humaines déformées et des paysages tourmentés.

À travers ses toiles, il se fait le témoin d’une époque en quête de sens, tout en cherchant à restituer la puissance du vécu individuel par une technique radicale et viscérale.

Gen Paul, sa vie, son œuvre 

Eugène Paul, connu sous le nom de Gen Paul, naît en 1895 à Montmartre. Dès son plus jeune âge, Gen Paul montre un intérêt marqué pour l'art, dessinant et peignant avec passion.

Apprenti chez un tapissier, puis formé aux arts décoratifs, le jeune artiste lance officiellement sa carrière après la Première Guerre mondiale.

Au début des années 1920, Gen Paul expose pour la première fois ses œuvres au Salon d'Automne et au Salon des Indépendants.

Son style artistique, caractérisé par des couleurs vives, une utilisation audacieuse de la lumière et des formes expressives, a attiré l'attention des critiques et du public. Au même moment, l'artiste côtoie des artistes de renoms tels que Camille Pissarro.

Contrairement aux œuvres des artistes expressionnistes, le travail de Gen Paul est gaie, plein d'optimisme et montrant un intérêt pour la simplicité de la vie quotidienne. Néanmoins, l’artiste connaît dans les années 30 une dépression qui se ressent sur son art.  

La Seconde Guerre mondiale marque une pause dans la carrière de Gen Paul. Mobilisé puis fait prisonnier, l’artiste arrive seulement à dessiner le quotidien et l’atrocité de la Guerre.

Lors de sa captivité, Gen Paul se lie d’amitié avec l’écrivain Louis-Ferdinand Céline. Les deux amis collaborent quelques années plus tard.

Après sa libération, Gen Paul rentre à Paris et reprend son art avec détermination.

De son vivant, Gen Paul connaît une certaine notoriété. En effet, l’artiste expose régulièrement en France et à l’internationale. Gen Paul meurt en 1975 à Paris, laissant derrière lui un grand héritage artistique.

Focus sur Gen Paul, Le combat

L'œuvre de Gen Paul Le Combat illustre parfaitement sa capacité à capter la violence intérieure, tout en offrant une réflexion saisissante sur les tensions humaines. Par l’utilisation de la couleur et de la forme, il rend visible l’intensité de la confrontation.

Les corps déformés, souvent entrelacés, ne sont ni distincts ni figés, comme s’ils cherchaient à s’échapper de la toile tout en restant prisonniers de l’impulsion qui les anime. La palette, composée de tons chauds et vifs, accentue l’aspect brutal du combat, mais également la souffrance qui en découle.

L’artiste ne se contente pas de suggérer l’action ; il en fait un tourbillon, un enchevêtrement de formes dynamiques qui semblent déborder, refusant de se soumettre aux règles de la perspective académique.

Les gestes de l’artiste, tout en étant empreints d’une certaine spontanéité, ne sont cependant pas dénués de précision. Chaque coup de pinceau paraît être un acte réfléchi, un déplacement nécessaire, orchestré pour rendre palpable la violence du combat.

L’usage du clair-obscur, renforcé par des contrastes marqués, permet à Gen Paul de jouer avec la lumière et l’ombre, ajoutant ainsi une dimension dramatique et psychologique à la scène. Ce n’est pas seulement la confrontation physique qui nous est montrée, mais aussi l’intensité émotionnelle de ce face-à-face.

Dans cette œuvre, chaque mouvement semble se cristalliser dans une dynamique figée, nous invitant à interroger ce qui est au-delà de la forme, au-delà du corps.

L’empreinte de Gen Paul sur sa période

L’empreinte de Gen Paul sur sa période se distingue par une approche radicale, d’une puissance expressive inédite, qui refuse tout compromis.

Issu d'une époque en proie aux bouleversements sociaux et politiques, notamment les conséquences dévastatrices de la Première Guerre mondiale, l’artiste s’impose avec une vision brute et sans fard de la réalité humaine.

À travers ses personnages déformés et une palette de couleurs sombres, il ne cherche pas à embellir ni à adoucir l'existence, mais à en saisir la brutalité, la souffrance et le chaos.

Son dessin se fait incisif, ses formes incisives et ses figures souvent défigurées révèlent l’angoisse qui hante l'âme humaine. Loin des canons traditionnels et académiques, il défie les conventions artistiques en introduisant une violence esthétique qui traduit les bouleversements intérieurs.

Il ne craint pas de montrer la douleur et la déchéance, rendant sa peinture poignante et crue. Son œuvre témoigne ainsi de la fragilité de l’être humain, d'une époque dévastée, tout en offrant une vision de l’art qui se refuse à l’esthétisation.

Loin d’une recherche de beauté idéale, Gen Paul inscrit son art dans une exploration de la vérité nue, de l'humain dans ses abîmes, par une technique dépouillée, mais d'une force saisissante, qui en fait un témoin privilégié des déchirements de son temps.

Les influences stylistiques de Gen Paul

Les influences stylistiques de Gen Paul sont manifestes dans son approche franche et sans compromis de la réalité humaine, souvent perçue à travers le prisme de la souffrance et de la violence.

À l’instar de ses contemporains comme Georges Rouault et Ernst Ludwig Kirchner, il se distingue par une volonté de briser les conventions et de saisir l’intensité des émotions humaines.

Pourtant, là où Rouault opte pour une représentation plus religieuse et mystique de la condition humaine, Gen Paul choisit une expression plus brutale, presque clinique. Dans ses dessins, la distorsion des formes semble amplifier le sentiment de délabrement et d’angoisse, tout en renvoyant à une réalité dévastée par la guerre et les violences sociales.

Comparé à des artistes comme Otto Dix ou Max Oppenheimer, Gen Paul adopte une approche similaire dans sa critique de la société, mais ses lignes, plus nerveuses et expressives, traduisent une violence intérieure presque palpable.

L’empreinte du fauvisme se fait également sentir dans ses choix de couleurs, vives et contrastées, qui accentuent le drame de ses scènes et le tourment de ses personnages.

Ces influences, tout en étant présentes, ne l’empêchent cependant pas d’élargir son propre langage visuel, mêlant la critique sociale avec une approche plus subjective, plus intime de l’individu.

Gen Paul ne se contente pas de refléter la société dans ses œuvres, mais il cherche à déchirer le voile de la réalité pour en extraire une vérité nue, souvent dérangeante et sans fard.

Ce refus de la complaisance, cette volonté de confronter l’humanité dans sa dimension la plus brute, place l’artiste dans une position à la fois d’observateur et de dénonciateur, entre une œuvre personnelle et une réflexion sur l’époque qui l’a façonné.

Sa signature

Les œuvres de Gen Paul ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature:

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