Cote et valeur des sculptures, bronzes de Jean Joachim

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Cote et valeur de l’artiste Jean Joachim     

Jean Joachim est un sculpteur animalier assez connu des amateurs de ce type d’oeuvres. Il n’a pas une forte présence sur le marché de l’art mais ses oeuvres connaissent un succès croissant.

Son héritage se compose donc principalement de sculptures réalisées avec plusieurs types de matériaux, surtout le bronze. A présent, les prix de ses œuvres augmentent de manière récurrente au marteau des commissaires-priseurs.

Ses sculptures sont prisées surtout par les acheteurs européens, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 20€ et 620 000€, un delta considérable, qui en dit long cependant sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Jean Joachim.

En 2025, une de ses sculptures en marbre, Le Pélican, datant de 1935, a été vendue à hauteur de 20 500€ tandis qu’elle était estimée entre 5 000 et 8 000€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Jean Joachim

Dans la sculpture de Jean Joachim, le modelé conserve cette propriété de suggérer le poids, la masse, l’ancrage au sol.

Mais c’est au prix d’un déplacement : il ne cherche plus à reproduire l’animal dans sa vérité anatomique, il en extrait une présence, une tension condensée dans le volume.

La ligne disparaît, mais restent les surfaces brisées, les angles mats, les plans qui s’emboîtent sans chercher la fluidité. Le bronze, souvent patiné dans des tons sombres, ne lisse pas la forme, il la fait vibrer, il la retient dans une densité volontairement contenue.

Dans ses félins, ses taureaux ou ses chevaux (fig. 1), la posture domine sur le détail : pas de pelage, pas de muscle apparent, mais un équilibre général, une structure tendue, un déplacement figé dans l’instant.

Le socle ne porte pas l’animal, il le prolonge. Le vide autour devient extension de la masse. Alors, dépouillée de toute anecdote, soustraite au pittoresque, la sculpture de Jean Joachim se resserre sur l’essentiel : une forme, un geste, une énergie silencieuse, offerte à la lumière comme à la matière.

La vie de Jean Joachim

Dans le parcours de Jean Joachim, la formation classique conserve cette fonction de maîtrise du volume, d’attention à la structure.

Cela nécessite quelques changements : elle ne débouche pas sur un académisme de représentation, elle ouvre à une réflexion sur la simplification, sur l’essentiel.

Né en 1905, formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, il s’inscrit d’abord dans la tradition de la sculpture figurative, avant de se consacrer presque exclusivement à l’animal.

Très vite, il abandonne le détail anecdotique au profit d’une forme ramassée, d’une ligne tendue, d’un équilibre intérieur. À partir des années 1930, il expose régulièrement au Salon des Artistes Français, où ses œuvres retiennent l’attention par leur sobriété et leur force contenue. 

Ce dépouillement progressif ira en s’intensifiant au fil des décennies. Dans les années 1950 et 1960, ses bronzes animaliers — lions, chevaux, oiseaux — imposent une vision synthétique, presque architectonique, du corps animal. La nature, chez lui, n’est pas imitée, elle est construite.

À rebours du naturalisme, il privilégie la tension des formes sur la précision descriptive. Alors, soustraite au réalisme minutieux auquel elle semblait promise, sa sculpture s’oriente vers une vérité plus intérieure, plus stable.

Jusqu’à sa mort en 1990, Jean Joachim poursuit cette recherche d’un équilibre juste, d’une densité silencieuse, qui inscrit son œuvre dans une filiation discrète mais durable, aux confins du classicisme et de l’abstraction.

Focus sur Panthère marchant, Jean Joachim

Dans Panthère marchant (fig. 1), une sculpture en bronze, Jean Joachim conserve la frontalité silencieuse propre à son bestiaire, l’animal avançant d’un pas lent, le corps ramassé, tendu.

Mais ici, la dynamique du mouvement ne naît pas de la multiplication des détails anatomiques, elle s’organise à partir de volumes pleins, fermés, enchaînés avec une économie de moyens rigoureuse.

La tête, légèrement tournée, rompt à peine l’axe du corps ; les pattes, épaisses, presque géométriques, prolongent une ligne de force qui traverse toute la sculpture. Le dos, long et rigide, forme une arche continue, tendue d’un bout à l’autre du squelette.

Le pelage n’est pas indiqué, les yeux à peine creusés : seule compte l’architecture interne de l’animal, sa pesée dans l’espace. Le bronze, patiné d’un brun profond, absorbe la lumière plus qu’il ne la reflète, accentuant la densité de la forme, son isolement dans le vide.

La surface, à peine animée de quelques irrégularités, n’offre pas de point d’accroche au regard : elle ferme la sculpture sur elle-même, la rend opaque, concentrée.

Le socle ne joue aucun rôle d’assise décorative ; il est taillé à la mesure de l’animal, sans débord, comme s’il en prolongeait la matière. L’ensemble ne décrit pas un instant naturaliste, il fixe une tension.

Le mouvement est contenu, presque contrarié, et c’est cette retenue qui donne à la sculpture sa force. Aucun effet, aucun geste spectaculaire, mais une présence, compacte, silencieuse, auto-suffisante, suspendue entre la masse et le mouvement.

Alors, détachée de toute volonté d’illustration, la panthère devient forme pure, organisation de plans, équilibre géométrique, densité close. Rien ne pèse, mais tout est lourd. Rien ne s’élance, mais tout est en tension.

L’empreinte de Jean Joachim sur sa période

Dans l’œuvre de Jean Joachim, la tradition de la sculpture animalière conserve cette capacité à incarner la présence, à inscrire le vivant dans la permanence de la forme.

Mais cette fidélité à un genre établi ne s’accompagne d’aucune complaisance : l’animal n’est ni idéalisé, ni naturalisé, il est réduit à ses lignes de force, à sa pesée silencieuse dans l’espace.

Cette approche, à rebours des effets spectaculaires ou narratifs alors en vogue, impose une autre temporalité : celle de la retenue, de la densité compacte, de l’immobilité en tension.

Dans une période marquée par les recherches formelles de l’abstraction ou l’expérimentation des matériaux, Jean Joachim maintient un rapport direct à la figuration, mais sans anecdote, sans décor. Ses sculptures ne décrivent pas un monde, elles l’extraient.

Ce refus de l’illustration, cette rigueur de la construction, confèrent à son œuvre une autonomie que reconnaissent les sculpteurs de sa génération.

Alors, détachée des tendances dominantes mais fidèle à une exigence formelle, sa sculpture laisse une empreinte discrète mais tenace : celle d’une forme qui ne cherche pas à séduire, mais à durer.

Aujourd’hui, les œuvres de Jean Joachim demeurent encore assez discrètes mais restent appréciées dans le marché des enchères.

Plus accessibles que des artistes comme Petersen ou Pompon, il reste un artiste recherché, particulièrement parce que sa cote ne subit pas beaucoup de fluctuations, surtout à la baisse. Les sculptures de Jean Joachim s’avèrent par conséquent constituer un investissement rentable.

La sculpture animalière au XXème siècle

Dans la sculpture animalière du XXᵉ siècle, la figuration conserve cette fonction de captation du mouvement, de restitution des masses, d’inscription du vivant dans la durée.

Mais cette fidélité à l’animal ne passe plus par la description minutieuse : elle se recentre sur l’essentiel, sur une forme synthétique, ramassée, souvent dépouillée de tout détail superflu. Le naturalisme, sans disparaître tout à fait, cède la place à une recherche de structure, d’équilibre, de tension contenue.

Chez Pompon, la surface lisse efface le muscle ; chez Bugatti, la ligne fuse, emporte la matière dans un élan nerveux ; chez Sandoz, la stylisation confine parfois à l’abstraction. Le sujet demeure, mais il glisse vers une image épurée, concentrée, détachée de tout décor.

La sculpture animalière, sans renier ses fondements, se resserre : elle cesse de raconter, elle construit. Alors, libérée de sa fonction illustrative, elle se replie sur la forme, la matière, la pesée exacte du corps dans l’espace.

C’est dans cette tension – entre observation du réel et élaboration plastique – que se joue son évolution, discrète mais décisive, tout au long du siècle.

Sa signature

Jean Joachim signe la plupart des temps ses œuvres. Il est cependant préférable de les faire expertiser si vous penser en posséder. Voici un exemple de sa signature :

Connaître la valeur d’une œuvre

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