Cote et valeur des tableaux de Émile Aubry

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Cote et valeur de l’artiste

Émile Aubry est un artiste figuratif français qui a travaillé en Franc et en Algérie, qui connaît un fort succès sur le marché de l’art aujourd’hui.

Présentes dans quelques musées mais surtout chez des particuliers, ses peintures orientalistes sont prisées par les collectionneurs et se vendent entre 40 et 33 800€ aux enchères, un écart conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En témoigne son tableau Après-midi, datant de 1909 adjugé 33 800 € tandis qu’il était estimé entre 27 000 et 36 000€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

C’est précisément dans l’alliance du classicisme et du modernisme qu’Émile Aubry déploie un style singulier, témoignant d’un ancrage profond dans les traditions académiques tout en s’ouvrant aux influences de son époque.

Formé dans l’exigence des Beaux-Arts, Aubry excelle dans une maîtrise technique qui transparaît dans ses compositions monumentales. Sa touche, minutieuse et précise, se distingue par un travail sur les modelés qui confère à ses figures une présence sculpturale.

Ses peintures murales, réalisées notamment pour des édifices publics, reflètent une recherche d’équilibre et d’harmonie, où les formes s’organisent dans des compositions rigoureuses, presque architecturales.

La couleur, chez lui, n’est jamais trop intense ni trop pigmentée ; elle est tempérée, subtile, mise au service d’une atmosphère à la fois apaisante et solennelle. 

Dans sa pratique, Aubry s’inscrit dans une tradition héritée de Puvis de Chavannes et des muralistes français, tout en intégrant une stylisation des formes qui évoque l’Art déco.

À la manière de ses contemporains Jean Dupas ou Paul-Albert Laurens, il explore une esthétique épurée, où la ligne, ferme et précise, structure l’espace.

Pourtant, il conserve une humanité dans ses sujets, souvent empreints d’un lyrisme discret et d’une attention particulière aux visages et aux gestes, que l’on retrouve dans ses grandes commandes publiques.

Ce savant mélange de tradition et de modernité confère à son œuvre une portée intemporelle, oscillant entre classicisme et renouveau stylistique.

La carrière d’Émile Aubry  

C’est dans le contexte d’une France en pleine effervescence artistique qu’Émile Aubry voit le jour en 1880, à Alger, alors territoire colonial français. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, il s’imprègne des enseignements rigoureux de la tradition académique, tout en cultivant une sensibilité propre à son époque.

Lauréat du prestigieux Prix de Rome en 1907, Aubry séjourne à la Villa Médicis, où il s’immerge dans l’étude des maîtres de la Renaissance, dont l’influence marquera durablement sa carrière.

Artiste complet, il se distingue autant par ses peintures de chevalet que par ses œuvres monumentales, réalisées pour des édifices civils et religieux, qui témoignent de son habileté à conjuguer classicisme et modernité. 

De retour en France, il s’inscrit dans le courant des muralistes, réalisant des fresques pour des lieux emblématiques tels que la Sorbonne ou des églises en région parisienne.

Attaché à ses origines méditerranéennes, il consacre également une partie de son œuvre à des scènes inspirées par la lumière et les paysages d’Afrique du Nord. Aubry traverse les tumultes du XXe siècle sans jamais renier son attachement aux valeurs humanistes et à la quête d’un art au service de la collectivité.

Décédé en 1964, il laisse derrière lui une œuvre marquée par un idéal d’harmonie et de beauté, où l’on retrouve à la fois la rigueur des académiciens et l’élégance des grands décorateurs de son temps.

Focus sur la Paix et le Travail, Émile Aubry.

L’œuvre La Paix et le Travail, créée par Émile Aubry pour l’amphithéâtre de la faculté de droit de Paris, incarne une peinture monumentale où s’exprime une symbolique collective à travers une composition d’une rigueur classique.

L’agencement des figures repose sur une symétrie maîtrisée : à gauche, la Paix, vêtue de drapés fluides, semble incarner la sérénité retrouvée, tandis qu’à droite, le Travail, solidement ancré, évoque l’effort collectif et la reconstruction. 

Les tonalités dominantes, oscillant entre des nuances de bleu profond et de beige lumineux, confèrent une harmonie visuelle qui capte immédiatement l’attention sans sombrer dans l’excès décoratif.

Les drapés, d’un raffinement quasi sculptural, traduisent une maîtrise technique héritée des fresques classiques, tandis que le modelé précis des visages s’inscrit dans une tradition académique, cherchant à magnifier l’idéal humain.

Par ailleurs, les détails, qu’il s’agisse des mains robustes ou des regards graves, renforcent la lecture allégorique en conjuguant humanité et abstraction. 

Aubry s’inscrit ici dans une lignée d’artistes académiques, où la peinture monumentale devient un outil de transmission des valeurs sociales et morales.

Cependant, loin de se limiter à un exercice de virtuosité formelle, il ancre son œuvre dans les préoccupations de l’après-guerre, où la quête de stabilité et d’ordre trouve écho dans cette représentation à la fois solennelle et apaisante.

L’art, chez Aubry, demeure une recherche d’équilibre, traduisant une vision de l’homme à la fois idéalisée et profondément ancrée dans son époque.

Les influences stylistiques de Émile Aubry

Émile Aubry s’inscrit dans une filiation artistique où les influences classiques et académiques dialoguent avec les préoccupations esthétiques de son époque.

Héritier des traditions néoclassiques, il reprend de David et d’Ingres cet attachement à la ligne claire et à la composition équilibrée, où chaque élément s’intègre dans une structure rigoureuse. Cependant, Aubry ne s’arrête pas à une pure célébration du passé.

Ses œuvres montrent également l’empreinte de l’historicisme du XIXe siècle, mêlant des inspirations gréco-romaines à une sensibilité plus moderne, notamment par l’attention qu’il accorde aux textures et à la lumière.  

Comparé à des artistes comme Puvis de Chavannes, Aubry partage une propension à la monumentalité et une recherche de sérénité dans les compositions, mais là où Puvis privilégie une approche presque éthérée, Aubry insuffle à ses figures une densité charnelle plus marquée, rappelant parfois l’intensité des fresques italiennes de la Renaissance.

Il puise également dans les leçons des maîtres du siècle précédent, comme Delacroix, en intégrant une palette subtilement contrastée qui, sans renoncer à l’idéalisation, évoque une certaine vibrance. 

Dans son travail, la ligne académique n’est pas un carcan mais un cadre au service de l’expression d’idées universelles, enrichi par des influences variées.

Cette synthèse stylistique place Aubry à la croisée des chemins entre tradition et modernité, offrant une œuvre profondément ancrée dans l’histoire tout en répondant aux aspirations humanistes et sociales de son temps.

L’empreinte de Émile Aubry sur sa période

Émile Aubry s’inscrit dans une période où les tensions entre tradition et modernité redéfinissent les contours de l’art monumental.

Son empreinte, bien que discrète par rapport à celle des avant-gardes de son époque, se manifeste dans son habileté à revitaliser le muralisme académique tout en l’adaptant aux aspirations d’une société en quête d’un art accessible et fédérateur.

Par ses fresques, qu’il réalise pour des institutions prestigieuses comme la Sorbonne ou des églises, Aubry contribue à réaffirmer le rôle de l’art public dans l’embellissement des espaces communs, rappelant l’importance d’un dialogue entre culture classique et préoccupations contemporaines. 

Son style, imprégné d’une maîtrise classique héritée de sa formation académique, offre une alternative aux ruptures radicales prônées par les mouvements d’avant-garde, en proposant un retour à des formes d’expression plus solennelles et narratives.

Dans une France marquée par les bouleversements politiques et sociaux de la première moitié du XXe siècle, l’œuvre d’Aubry se distingue par sa capacité à instaurer une continuité avec le passé, tout en reflétant des sensibilités modernes.

Ce positionnement, à mi-chemin entre tradition et innovation, a contribué à façonner un pan de l’art monumental français de son époque, où la recherche d’un équilibre esthétique prenait tout son sens.

Sa signature

Les œuvres d’Émile Aubry ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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