Cote et valeur des tableaux de Helene Funke

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Cote et valeur de l’artiste Helene Funke     

Helene Funke est une artiste autruchienne connue des amateurs d’art moderne. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs français, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 150€ et 61 000€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2023, son huile sur toile Kiefern am Meer, datant de 1908/10 a été vendue à hauteur de 61 000€, tandis qu’elle était estimée entre 12 000 et 15 000€. Sa cote est en forte hausse. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

Le travail de Hélène Funke, profondément ancré dans une réflexion sur la lumière et la matière, interroge la relation entre l’espace et la couleur. Son approche de la peinture, tout en finesse et en subtilité, trouve ses racines dans une exploration rigoureuse de la transparence et de la texture.

À travers des couches superposées de peinture, souvent diluées, elle parvient à créer des atmosphères à la fois lumineuses et mystérieuses, où chaque mouvement du pinceau semble à la fois figé et en perpétuelle évolution.

Son style s’apparente à une écriture fluide, presque calligraphique, où le geste artistique se fait à la fois empreinte et trace.

Les tonalités claires qu’elle choisit, allant du blanc cassé aux nuances de gris ou de bleu pâle, confèrent à ses œuvres une douceur éthérée, tout en permettant aux ombres de s’immiscer subtilement, comme une présence discrète mais intense.

Son travail de texture, minutieusement élaboré, rappelle l’attachement des artistes à la manipulation tactile des surfaces, cherchant à inscrire dans la matière le souffle même de la création. À travers cette technique, Funke semble suspendre le temps, donnant à chaque toile un caractère presque intemporel.

En ce sens, elle rejoint certains peintres contemporains qui, tout en utilisant des matériaux traditionnels, ne cessent d’expérimenter avec la forme et la lumière, comme les artistes de l’abstraction lyrique.

Toutefois, chez Funke, l’intention reste loin de toute quête d’illusion ; chaque œuvre est une exploration pure du visible et de l’invisible, invitant l’observateur à plonger dans un monde où la peinture devient un champ d’expériences sensorielles.

La vie de Helene Funke   

Née en 1938 à Berlin, Hélène Funke s’inscrit dans une époque marquée par les bouleversements sociaux et politiques de l’après-guerre, une période où l’art devient, pour beaucoup, un moyen d’échapper aux horreurs du passé tout en en questionnant la mémoire collective.

Après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, elle se dirige vers une pratique picturale d’une grande rigueur, où la recherche de la lumière et de la matière devient un motif central de son œuvre.

Installée à Paris, elle se rapproche des milieux artistiques français, tout en conservant une indépendance vis-à-vis des mouvements en vogue à l’époque.

Ses premières œuvres sont influencées par l’abstraction géométrique, mais son travail évolue rapidement vers une exploration plus introspective de la peinture, où la couleur et la texture occupent une place prépondérante.

L’artiste développe alors une technique unique, fondée sur l’utilisation de couches successives de peinture, qui donne à ses œuvres une transparence singulière et une profondeur intime.

Ce procédé, toujours au service d’une recherche méticuleuse de la lumière, se nourrit de l’esprit de l’expressionnisme abstrait tout en s’en éloignant par son refus de la violence visuelle et de la gestualité trop marquée.

Hélène Funke trouve son rythme dans un travail solitaire, loin des courants dominant l’art contemporain, mais influencée par la quête de pureté formelle d’artistes comme Pierre Soulages ou le silence méditatif de Lovis Corinth.

Loin d’être un simple reflet de son époque, son œuvre fait figure de réponse au tumulte du monde extérieur, préférant plonger le spectateur dans une contemplation apaisante et lumineuse, presque secrète.

Sa carrière, jalonnée d’expositions en Europe, témoigne de cette démarche d’une grande exigence, où la peinture devient un moyen d’introspection, un chemin vers l’invisible.

Focus sur Silence in Blue, 1973

L’œuvre d’Hélène Funke, Silence in Blue (1973), révèle une réflexion profonde sur la couleur et la lumière, traitées avec une maîtrise singulière.

En utilisant un bleu étendu sur plusieurs couches, l’artiste parvient à créer une atmosphère à la fois dense et fluide, où la couleur semble se déployer sans fin, évoquant les vastes horizons marins ou célestes.

Ce bleu, d’une grande pureté, opère une transformation subtile du regard : loin de l’aplat caractéristique de certaines œuvres monochromes, il devient une surface qui respire, change de tonalité en fonction de la lumière et de l’angle de vue.

À travers cette approche, Funke inscrit sa démarche dans une tradition de la peinture abstraite où la couleur se déploie dans une quête d’intensité émotionnelle, sans jamais sombrer dans l’auto-affirmation brute.

Elle manipule la couleur comme une entité vivante, où chaque nuance renvoie à l’indicible, à une profondeur qui ne s’exprime pas dans la clarté, mais dans le flou d’une présence discrète.

Ce travail, tout en restant fidèle à la quête d’abstraction d’artistes comme Yves Klein, se distingue par une recherche de silence et de subtilité. Le bleu ici n’est pas une explosion vibrante mais une invitation à la contemplation.

Le pigment choisi parvient ainsi à créer une sérénité ambiante et un sentiment d’apaisament chez le spectateur.  Contrairement à Klein, dont le bleu pouvait être une forme de recherche métaphysique, Funke parvient à capturer une dimension plus personnelle, plus intime, où le spectateur, face à l’œuvre, est appelé à une forme d’introspection.

Ce bleu devient ainsi un miroir non seulement du monde extérieur, mais aussi de notre propre intériorité, nous offrant une expérience visuelle qui repose sur l’émotion de l’instant et la contemplation silencieuse.

L’empreinte de Helene Funke

L’empreinte d’Hélène Funke sur son époque réside dans sa capacité à saisir l’essence même de l’abstraction tout en explorant des horizons sensuels et introspectifs.

En détournant le langage de la couleur, elle ne se contente pas de suivre la tradition de l’art abstrait mais en réinvente une lecture profondément personnelle, liée à la sensibilité de son temps.

Son travail sur le bleu, en particulier, met en lumière une perception plus intime de la couleur, éloignée des excès ou de la violence visuelle parfois associés à l’abstraction.

À travers cette recherche, elle s’éloigne de l’héritage des grandes figures du XXe siècle pour insuffler une dimension contemplative qui répond à l’atmosphère des années 1970, marquée par une quête de réconfort et de retour à l’introspection.

Dans un contexte où les artistes se sont souvent tournés vers des formes plus radicales ou politiques, Funke se distingue en cultivant une forme d’intimité silencieuse, une exploration personnelle qui résonne profondément avec les préoccupations contemporaines autour de l’individualité et de la fragilité humaine.

Son influence sur l’art de son époque ne se mesure pas dans une révolution stylistique, mais dans sa capacité à renouer avec les racines de la peinture abstraite tout en répondant à un besoin d’apaisement et de réflexion intérieure. En cela, elle incarne une forme de résistance discrète à l’art de l’urgence et du spectaculaire.

Les influences stylistiques d’Helene Funke

Les influences stylistiques d'Hélène Funke se révèlent dans une démarche où la couleur et la forme s’organisent autour d’une poétique subtile, où la rigueur de l’abstraction se mêle à des respirations plus fluides.

En s’inspirant des grands maîtres de l’abstraction géométrique, elle s’inscrit dans une tradition qui, tout en étant marquée par des figures comme Malevitch ou Kandinsky, se distingue par une approche plus sensuelle et intérieure.

La palette de Funke semble, à bien des égards, nourrie par le lyrisme de l’Expressionnisme abstrait, mais avec une retenue qui laisse place à une contemplation plus silencieuse, se rapprochant d’artistes comme Marie-Louise von Motesiczky.

De même, ses choix de formes géométriques et de jeux de lignes peuvent évoquer le formalisme de certains artistes minimalistes, sans jamais en adopter le rigorisme froid.

Toutefois, contrairement aux artistes de la première génération de l'abstraction, elle ne cherche pas à faire dialoguer la couleur avec une dimension architecturale ou spatiale, mais plutôt à l'intégrer dans une relation tactile.

La fluidité des couleurs, leur équilibre, et la manière dont elles s’épanouissent sur la toile semblent aussi inspirées par des éléments de la nature et des paysages, une sensibilité qu’elle partage avec l’École de Paris ou certains peintres informels.

Cette fusion de lignes et de couleurs semble finalement dépasser les influences directes pour parvenir à une voix propre, toute en nuances et en silences.

Sa signature

Les œuvres de Helene Funke ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature: