Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Amédée Ozenfant

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste cubiste et puriste majeur, Amédée Ozenfant est très prisé en salle des ventes. Très apprécié et recherché par les collectionneurs, l'artiste se place comme une valeur sûre du marché.

Aux enchères, le prix auquel les œuvres se vendent s’échelonne entre 20 et 756 130€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

Ainsi, un tableau signé Amédée Ozenfant peut atteindre des centaines de milliers d’euros au marteau, comme en témoigne son tableau La Source : femme au broc, datant de 1917 adjugé 756 130 € en 2024, tandis qu’il était estimé entre 567 000 et 756 130€.  

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de Amédée Ozenfant

Dans les années 1910, Amédée Ozenfant, à travers sa participation au mouvement cubiste, développe un style où la rigueur de la déconstruction se mêle à une recherche esthétique d’unité et d’harmonie.

Son approche technique, marquée par une nette volonté de synthèse, privilégie une réintégration des formes et des volumes dans une architecture rationnelle, où chaque ligne, chaque plan, se fond dans un équilibre subtil.

Ozenfant adopte une démarche analytique qui consiste à déconstruire la réalité pour en restituer une interprétation plus pure, sans négliger l’aspect visuel de l’œuvre.

Ainsi, il se détourne de l’art pur du cubisme pour faire émerger une version plus précise et ordonnée de la représentation : la plasticité devient son objectif principal. Les surfaces sont nettes, les volumes définis avec clarté, les couleurs souvent réduites à des tons simples, presque froids, dans un désir de revenir à l’essence même des choses.

Par son approche méthodique et structurée, il cherche à redonner au cubisme son caractère analytique tout en l’ouvrant à une nouvelle dimension d’élégance et de clarté. Le traitement des objets, réduits à leurs formes géométriques de base, affiche cette volonté de rationalisation qui devient la signature de sa démarche.

Dans cette recherche d’une « nouvelle clarté », Ozenfant adopte également un rapport singulier au dessin, privilégiant une ligne précise, presque graphique, qui donne à ses œuvres une qualité presque architecturale.

En cela, il n’hésite pas à rompre avec l’exubérance chromatique du fauvisme pour rétablir une harmonie construite, une vision ordonnée de la réalité débarrassée du superflu, annonçant ainsi une évolution marquante dans l’évolution du cubisme.

La vie de Amédée Ozenfant

Amédée Ozenfant naît en 1886 à Saint-Quentin, dans l’Aisne, dans une famille modeste. C’est dans ce contexte que l’artiste commence ses études à l’École des beaux-arts de Paris, où il s’initie à une peinture marquée par un goût pour l’ordre et la structure.

Dès ses premières œuvres, Ozenfant s’éloigne de l’idéalisme académique pour explorer un vocabulaire plastique plus radical, influencé par l’émergence du cubisme.

C’est en 1918 qu’il fonde, avec Le Corbusier et Charlotte Perriand, le mouvement puriste, qui cherche à simplifier les formes, à les ramener à leur essence géométrique et à se libérer des excès décoratifs de l’impressionnisme et du fauvisme.

Par cette démarche, il revendique un art de la clarté, une forme de rationalisme esthétique qui se place en opposition directe avec les débordements émotionnels de l’art précédent.

La rupture avec les styles ornementaux et subjectifs devient son cheval de bataille, et sa peinture se déploie alors dans un cadre strictement construit.

Ozenfant ne se contente pas d’adopter le vocabulaire cubiste, mais l’orchestre dans une démarche méthodique où la simplicité, l’harmonie et la pureté des formes prennent une place centrale.

Ce retour à une vision rationaliste de l’art traverse toute sa carrière, jusqu’à sa mort en 1966, en inscrivant Ozenfant comme une figure déterminante de la modernité.

Par son engagement et sa réflexion, il marque une époque en donnant au cubisme un nouvel élan, une nouvelle orientation qui fera écho tout au long du XXᵉ siècle.

Focus sur La nature au compotier, Amédée Ozenfant, 1922

Dans La Nature morte au compotier (1922), Ozenfant déploie une vision rigoureuse de l’objet et de l’espace, marquée par l’adhésion à son idéal puriste.

À travers des formes géométriques simplifiées, l’artiste compose une scène où les éléments, disposés avec une précision presque architecturale, s’intègrent dans un équilibre parfait.

L’utilisation de la lumière et des ombres, quasi inexistante ou subtilement suggérée, sert de fondement à la construction de la toile, plaçant l’accent sur la structure plutôt que sur l’illusion de la réalité.

Les volumes sont traités comme des entités autonomes, se répondant les uns aux autres sans interférence émotionnelle ou picturale.

Ozenfant, fidèle à son esthétique, privilégie les tons chauds et les couleurs retenues, évitant les éclats ou les contrastes dramatiques.

Ce choix renforce l’idée de clarté et de pureté qu’il défend dans le mouvement puriste. Ce tableau se fait l’expression d’une rationalité qui vise à saisir l’essence même de la nature, non pas dans sa représentation réaliste mais dans sa construction logique.

Les objets sont traités non seulement comme des formes isolées mais comme des éléments participant à une organisation stricte de l’espace, une organisation qui traduit l’idéal d’un monde régi par l’harmonie et la simplicité des formes élémentaires.

L’œuvre devient ainsi un manifeste de la volonté d’Ozenfant de transposer la vision de l’art en un langage épuré, débarrassé de toute subjectivité.

Dans cette œuvre, l’artiste ne cherche pas à retranscrire une réalité extérieure, mais à en dégager l’ordre caché, dans une démarche qui place l’art au service de la pensée rationnelle et de la beauté formelle.

L’empreinte de Amédée Ozenfant

Amédée Ozenfant, par sa quête incessante d’un art rationnel et pur, laisse une empreinte indélébile sur l’évolution de l’art moderne, en particulier au travers du mouvement puriste qu’il fonde avec Le Corbusier en 1918.

Cet engagement radical dans une simplification des formes, dénuée de tout ornement excessif, s’inscrit comme une réponse directe à l’exubérance du fauvisme et aux dérives subjectives du post-impressionnisme.

L’artiste impose une vision claire, où l’objet est réduit à ses lignes essentielles, à ses volumes primaires, inscrivant dans la toile une organisation méthodique de l’espace.

Ce retour à la géométrie, loin de se limiter à une simple mode, se transforme en un langage à part entière, qui irrigue l’ensemble des pratiques artistiques de son époque.

Par cette recherche de la pureté, Ozenfant se positionne en précurseur d’une abstraction ordonnée qui influencera les générations futures, des pionniers du constructivisme aux artistes de l’art minimal.

En tant que théoricien de l’art, Ozenfant s’affirme également comme une figure centrale de la modernité, redéfinissant l’art comme un outil de réflexion intellectuelle, et non simplement comme un acte émotionnel.

Ses travaux, en rupture avec l’académisme et les modes passées, inscrivent Ozenfant dans la lignée des grands réformateurs de son temps, parvenant à lier une recherche formelle stricte à une réflexion plus profonde sur la place de l’art dans un monde en mutation.

À la fois stylistiquement proche des cubistes comme Léopold Gottilieb ou les frères Villon, puis des puristes, l’œuvre d’Ozenfant s’inscrit dans un sillage tout à fait unique qui n’a pas fini d’étonner le monde de l’art.

Les influences stylistiques de Amédée Ozenfant

Amédée Ozenfant, dans son développement stylistique, se nourrit principalement de l’idéalisme du cubisme, mais en se détachant progressivement de ses aspects les plus fragmentés pour épurer la forme et l’expression.

Son dialogue avec les œuvres de Picasso et Braque, dans les premières années du XXᵉ siècle, marque une étape fondamentale dans sa quête de rationalisation des éléments picturaux.

Néanmoins, il s’affranchit du cubisme analytique pour tendre vers un idéal de clarté, dans lequel la simplification des formes et l’harmonie des volumes jouent un rôle central.

Par son rapprochement avec Le Corbusier, il puise dans la pensée architecturale une forte influence, orientant sa pratique vers une vision quasi architecturale de la composition.

Les principes de proportion, d’équilibre et de structure, essentiels à la conception d’un espace, s’imbriquent dans sa peinture, qu’il veut également construite et rationnelle.

L’approfondissement de ses liens avec l’art classique, en particulier la statuaire grecque, peut aussi être perçu dans son traitement des formes géométriques et dans son respect d’une certaine majesté des volumes.

Enfin, son rejet de l’art décoratif et de l’émotion subjective l’amène à cultiver une esthétique froide, presque austère, où la recherche de la pureté s’appuie sur une réflexion plus intellectuelle que sensorielle.

Ozenfant, par cette évolution constante, dresse ainsi un pont entre le cubisme des origines et un formalisme plus épuré, qui fera école et influence plusieurs générations d’artistes et de théoriciens.

Sa signature

Les œuvres de Amédée Ozenfant ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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