Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Auguste Mambour

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Cote et valeur de l’artiste

Grâce à sa production artistique prolifique, Auguste Mambour est courant en salle des ventes. Artiste expressionniste belge coté, ses œuvres se vendent à des montants importants sur le marché des enchères.

Aujourd’hui, les prix auxquels ses oeuves se vendent sur le marché des enchères s’échelonne entre 20 et 105 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Mambour.

Cherchées par les collectionneurs, les œuvres de Auguste Mambour peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros aux enchères, comme en témoigne son huile sur toile Fragment, datant de 1924, adjugée 105 000 € en 2013, tandis qu’elle était estimée entre 40 000 et 60 000€.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste Auguste Mambour  

Le style et la technique d'Auguste Mambour, figure clé de l'expressionnisme belge, se caractérisent par une intensité émotionnelle rare, incarnée dans des compositions où la matière et la lumière se livrent à un dialogue tumultueux.

Profondément ancrées dans une exploration des états d’âme humains, ses œuvres privilégient une palette dense et saturée, où les rouges profonds, les bleus sombres et les ocres vibrants semblent jaillir directement de la toile.

Mambour adopte une gestuelle large et spontanée, appliquant la peinture en couches épaisses et nerveuses qui confèrent à ses tableaux une texture presque sculpturale.

Cette matérialité brute, parfois accentuée par des griffures et des superpositions, traduit une quête viscérale pour capturer l’instant, l’émotion fugace, et les tensions latentes qui animent ses sujets.  

Les figures humaines, au cœur de son œuvre, apparaissent souvent distordues, fragmentées, comme prises dans un mouvement intérieur qui défie toute immobilité.

Leur expressivité exacerbée s’inscrit dans une tradition où l’individu devient miroir des angoisses et des élans universels, rappelant l’influence d’Ensor et de Permeke. Cependant, Mambour ne se limite pas à une reproduction des codes de l’expressionnisme.

Par un traitement unique des ombres et des reflets, il insuffle à ses compositions une dimension atmosphérique presque mystique, où le réel se dissout dans l’imaginaire.

En défiant les conventions esthétiques pour laisser parler la matière et l’émotion, Mambour forge un langage pictural d’une puissance inégalée, où l’acte de peindre devient une véritable catharsis.

La carrière d’Auguste Mambour

Auguste Mambour, peintre expressionniste belge, naît en 1883 à Gand dans une époque marquée par une effervescence artistique et sociale. Formé à l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, il développe très tôt une fascination pour la condition humaine et ses contradictions.

Influencé par le symbolisme tout en s’écartant de ses éthérées subtilités, Mambour s’oriente rapidement vers une peinture plus viscérale, portée par le mouvement expressionniste en plein essor.

Ses premières œuvres, exposées dès 1910, reflètent déjà cette volonté de traduire les tumultes intérieurs au travers de compositions tourmentées. 

Les années de la Première Guerre mondiale marquent un tournant décisif dans sa carrière. Confronté à la violence et à la fragilité de l’existence, il trouve dans la peinture un exutoire à ses propres angoisses.

Ses portraits de soldats et ses scènes de désolation témoignent d’un regard lucide et profondément humain, où la douleur se mêle à une force spirituelle palpable.

À son retour, Mambour s’impose sur la scène artistique belge, participant aux grandes expositions collectives qui célèbrent l’avant-garde, tout en gardant une certaine distance des cercles trop académiques. 

Son œuvre évolue dans les années 1920 et 1930 vers une abstraction partielle, où la couleur et la texture prennent le pas sur les contours figuratifs.

Largement salué pour sa capacité à mêler intensité émotionnelle et virtuosité technique, Mambour laisse à sa mort en 1946 un héritage qui continue d’inspirer les générations d’artistes expressionnistes.

Focus sur Le Soldat silencieux, Auguste Mambour, 1917

L’œuvre Le Soldat Silencieux d’Auguste Mambour, réalisée en 1917, illustre avec une intensité poignante la complexité émotionnelle et psychologique qui sous-tend son art. Cette peinture, une huile sur toile de format moyen, représente un soldat assis, le regard perdu dans une distance indéfinissable.

L’arrière-plan, abstrait et sombre, évoque un paysage dévasté, tandis que le corps du soldat, fragmenté par des lignes anguleuses, semble vaciller entre présence et effacement, traduisant la fragilité de l’âme humaine face à la guerre.

Ce tableau témoigne de la maîtrise de Mambour à transcender la simple figuration pour explorer une dimension spirituelle et universelle. La palette utilisée, dominée par des teintes terreuses et des touches de rouge sanguin, rappelle les blessures invisibles infligées par le conflit.

À travers ces couleurs, l’artiste parvient à suggérer une tension constante entre vie et mort, espoir et désespoir. La texture, marquée par des empâtements et des zones griffées, ajoute une physicalité brute, presque tactile, renforçant l’impression d’une lutte intérieure.

Le visage du soldat, à peine esquissé, est le centre émotionnel de l’œuvre. Il ne s’agit pas d’un portrait réaliste, mais d’une synthèse de toutes les expressions de la douleur et de la résilience humaines.

Ses yeux, vides mais chargés de signification, invitent le spectateur à contempler non pas un individu, mais une condition collective : celle de l’homme brisé par une violence qui le dépasse.

Mambour parvient ici à capter ce que les mots ne peuvent exprimer, en utilisant les outils de l’expressionnisme pour révéler des vérités universelles.

Le traitement spatial est tout aussi remarquable. L’absence de profondeur traditionnelle crée une compression qui intensifie le poids émotionnel de la scène. Le soldat semble écrasé par un espace oppressant, reflétant la claustrophobie mentale engendrée par l’horreur de la guerre.

Cette approche plastique, où l’artiste manipule les perspectives et les proportions pour servir l’émotion plutôt que la réalité, caractérise le langage unique de Mambour. 

Enfin, Le Soldat Silencieux s’inscrit dans une continuité artistique tout en affirmant son individualité.

Si l’on peut y percevoir des échos de l’expressionnisme allemand, notamment des œuvres d’Otto Dix, ou chez Max Oppenheimer pour l'expressionnisme autrichien, Mambour se distingue par une approche plus subtile, moins frontale, où la suggestion remplace la dénonciation explicite.

Il ne s’agit pas seulement de témoigner, mais d’interroger : qu’advient-il de l’humanité dans des circonstances où elle semble s’effacer ?

Ainsi, cette œuvre d’Auguste Mambour est bien plus qu’une représentation d’un soldat. Elle est une réflexion sur l’expérience humaine face à l’inexprimable.

Elle nous confronte à nos propres limites, à nos propres silences, et rappelle avec une force rare que l’art peut être un espace de dialogue entre l’individu et l’universel, entre la douleur intime et la mémoire collective.

L’empreinte de Auguste Mambour dans l’expressionnisme européen

L’empreinte d’Auguste Mambour dans l’expressionnisme européen se manifeste par une synthèse unique où la force émotionnelle de la forme rencontre une profondeur spirituelle singulière.

À l’écart des exagérations parfois criardes de ses contemporains, Mambour a su développer un langage où l’intensité visuelle se conjugue à une méditation silencieuse sur l’âme humaine.

Ses œuvres, souvent marquées par des figures solitaires et des atmosphères tendues, transcendent la simple figuration pour atteindre une portée universelle.

Si l’on retrouve dans son travail des échos de l’expressionnisme allemand, notamment dans l’accent mis sur la souffrance et l’angoisse, Mambour s’en distingue par une approche plus introspective, presque mystique, où la fragmentation des formes devient une métaphore de la condition humaine.

Ses compositions, oscillant entre figuration et abstraction, semblent contenir en elles une force tectonique, une énergie latente prête à surgir, révélant les tensions sous-jacentes de son époque.

Dans un mouvement artistique souvent porté par le tumulte et l’excès, Mambour a inscrit une empreinte à la fois discrète et indélébile : celle d’un artiste pour qui le cri ne doit jamais écraser le murmure.

À travers cette subtilité expressive, il a enrichi le langage de l’expressionnisme en y intégrant une dimension plus intime et méditative, qui continue d’inspirer et d’interroger l’histoire de l’art moderne.

Sa signature

Les œuvres de Auguste Mambour  ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature:

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