Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Bernard Boutet de Monvel

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Cote de l’artiste Bernard Boutet de Monvel   

Bernard Boutet de Monvel connait un grand succès de son vivant grâce à sa participation à certaines manifestations majeures de son temps. Il s’impose alors rapidement comme une valeur sûre du marché de l’art. Aujourd’hui, ses œuvres ont du succès en salle des ventes et attirent grand nombre de collectionneurs.

Ses pièces s’échangent principalement en France et aux États-Unis. Le prix auquel ses œuvres se vendent sur le marché des enchères s’échelonne entre 10 et 6 600€, un delta conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En témoigne son huile sur toile intitulée S.A.R. Le Marharadjah d’Indore à dominante blanche, adjugée 2 100 000 € en 2016, tandis qu’elle était estimée entre 300 000 et 500 000€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Le style et la technique de Bernard Boutet de Monvel   

Maîtrisant avec une rigueur absolue le dessin et la composition, Bernard Boutet de Monvel impose un style où la précision géométrique épouse une élégance austère. Héritier du classicisme français, il épure la ligne jusqu’à l’essentiel, rejetant toute fioriture au profit d’une clarté absolue.

L’apport du cubisme, assimilé avec mesure, se perçoit dans le fractionnement subtil des volumes et la construction rigoureuse de l’espace, sans jamais verser dans l’abstraction.

Sa palette, d’une sobriété presque métallique, joue sur des gammes de gris, d’ocre et de bleu acier, renforçant l’impression de netteté et de raffinement glacé.

À cette recherche d’équilibre s’ajoute une technique d’exécution implacable : sa touche lisse, sans repentir visible, confère à ses portraits et paysages une perfection quasi photographique, où chaque surface semble polie comme une laque.

Cette obsession du détail se retrouve jusque dans ses études de mode et ses illustrations, où il transpose son sens aigu des proportions et du volume. Chez lui, tout est construit, pesé, mesuré avec une exactitude qui confine à l’art décoratif, évoquant par instants l’orfèvrerie.

Mais sous cette apparente froideur perce une maîtrise absolue du cadrage et du rythme, où la structure devient un langage et le dessin une discipline souveraine.

La vie de Bernard Boutet de Monvel   

Bernard Boutet de Monvel, fils de Louis Maurice Boutet de Monvel, est un artiste peinture du XXème siècle. Né en 1881 à Paris et originaire de Lorraine, il est issu d’une famille d’artistes.

En 1897, il décide de s’orienter vers la peinture – d’abord aux côtés de Luc Olivier Merson. Il traville aussi quelques temps la sculpture aux côtés de Jean Dampt. La sculpture n’est pas une partie importante de sa production.

Dans sa formation, il apprend aussi la gravure avec des artistes comme Eugène Delâtre, qui est aussi éditeur. Rapidement, il devient doué en gravure et en fait un de ses médiums favoris. Il travaille toujours après des huiles sur toile et un article lui est consacré dans le journal britannique The Studio.

Dès 1912, l’Institute art of Chicago lui consacre une exposition – principalement ciblée sur ses eaux-fortes. En parallèle, il travaille toujours l’huile sur toile et est exposé à la Société Nationale des Beaux-Arts, au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Indépendants.

A partir des années 1910, sa touche se veut plus pointilliste – puisqu’il a voyagé à Florence et a été influencé par les grands maîtres italiens.

Vis-à-vis de la critique, son talent et sa renommée ne font plus de doute à partir de 1908, dès lors qu’il expose un autoportrait dans la campagne de Nemours, agrémenté de deux lévriers. Le travail de la lumière change, les teintes choisies sont plus sombres. On assiste pour la première fois dans son œuvre à une disparition de la perspective.

Il la retrouvera peu de temps après puisqu’il expérimente dans ses dessins le travail au compas et à la règle, adoptant ainsi une approche plus géométrique de la composition.

Il travaille également pour plusieurs magazines de mode comme Femina, et produit des dessins humoristiques et des dessins de mode.

Paul Poiret est séduit par son talent et propulse rapidement sa carrière en tant qu’illustrateur de mode. Il rencontre Lucien Vogel et collabore à la Gazette du bon ton, avec d’autres artistes comme Georges Lepape et George Barbier.

Sa carrière est interrompue pendant la première guerre mondiale, où il est blessé durant la bataille de la Marne. Il devient aviateur et est décoré de la Légion d’Honneur. Affecté au Maroc, il recommence à peindre sur les conseils du Général Lyautey.

De cette période, il laisse notamment des compositions représentant la ville de Fez, qui reprennent sa période 1908 avec les tentes sombres et l’approche géométrique de la composition.

En 1919, après avoir exercé une influence importante sur Jacques Majorelle, il rentre en France et collabore avec Vogue et Harper’s Bazaar.

Il vit ensuite quelques temps aux États-Unis et choisit de ne pas quitter la France sous l’Occupation, et continue à travailler durant cette période.

En se rendant aux États-Unis pour son travail, il meurt dans un crash d’avion en 1949.

Focus sur une le portrait de la comtesse de Noailles, Bernard Boutet de Monvel  

Dans son portrait de la comtesse de Noailles, Bernard Boutet de Monvel pousse à l'extrême sa quête de perfection formelle.

La composition, d’une rigueur absolue, s’ordonne autour d’une géométrie implacable où chaque ligne répond à une autre, où chaque surface, polie à l’excès, semble captive d’une lumière glacée.

Le visage, d’une précision presque minérale, s’inscrit dans un réseau de plans affûtés, soulignés par une palette restreinte, dominée par des gris métalliques et des bruns raffinés.

Rien ne déborde, rien ne se relâche : les tissus tombent avec la netteté d’un pli d’architecte, les ombres s’étirent en à-plats tranchants, et l’ensemble respire une élégance distante, presque hiératique.

À cette maîtrise graphique s’ajoute une stylisation qui frôle l’abstraction sans jamais y céder, réaffirmant cette volonté propre à Boutet de Monvel de suspendre le temps, d’épurer le réel jusqu’à l’icône.

Derrière ce raffinement ciselé, on perçoit pourtant une tension contenue, une fixité troublante, comme si l’artiste, en traquant l’équilibre parfait, figeait son modèle dans un monde où la chair s’efface au profit du pur agencement des formes.

L'héritage de Bernard Boutet de Monvel

Bernard Boutet de Monvel impose, dans les premières décennies du XXe siècle, une esthétique où le classicisme se conjugue à une modernité maîtrisée.

Peintre, graveur, illustrateur, il incarne cette élégance rigide, géométrique, qui trouve son écho dans les silhouettes longilignes de l’Art Déco et les lignes épurées du rationalisme naissant.

Son trait, net jusqu'à la sécheresse, traduit une exigence absolue de structure, où la lumière découpe les formes avec une précision implacable.

Il influence, par cette rigueur presque mathématique, un certain idéal du portrait mondain, où la sophistication aristocratique se pare d’une froideur calculée.

Dans la mode, dans le graphisme, son empreinte se perçoit dans cette stylisation du réel qui privilégie l’ordre et l’équilibre, abolissant toute velléité d’émotion brute.

Son regard, à la fois distant et analytique, définit une vision de l’élite où l’élégance devient un principe graphique, un exercice d’abstraction contrôlée, annonçant, par sa fixité hiératique, une époque qui cherche à figer ses icônes dans une perfection sans faille.

Les influences stylistiques de Bernard Boutet de Monvel

Bernard Boutet de Monvel hérite d’une tradition académique qu’il soumet à une discipline quasi architecturale, où l’héritage d’Ingres et des maîtres du dessin linéaire transparaît dans la précision implacable de son trait.

La rigueur néoclassique, dans son goût pour l’exactitude anatomique et la pureté des contours, s’y conjugue à l’influence du cubisme qu’il assimile sans rupture, ordonnant l’espace en surfaces nettes et planes.

Son œuvre dialogue avec l’Art Déco, non dans son exubérance décorative, mais dans cette simplification graphique qui privilégie l’élégance construite.

Sa palette, réduite et contrôlée, évoque les harmonies contenues d’un Whistler, tandis que son goût du portrait stylisé et de la silhouette anguleuse trouve des échos dans la mode et l’illustration des années 1920-1930.

Entre classicisme et abstraction, il impose une esthétique où l’élégance devient un jeu de lignes, une architecture de la forme, une vision où la modernité se pense sous l’angle de la maîtrise absolue.

Sa signature

Les œuvres de Bernard Boutet de Monvel ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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