Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Bernard Lorjou

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Cote et valeur de l’artiste

Sur le marché de l’art, la cote de Bernard Lorjou est extrêmement élevée. Ses œuvres les plus prisées sont ses toiles surréalistes, qu’il s’agisse de portraits ou de paysages.

L’artiste est particulièrement prisé parmi les peintres et dessinateurs italiens du XXème siècle. Ainsi, le prix auquel se vendent les œuvres de Bernard Larjou s’échelonne entre 10 et 33 800€ aux enchères.

Son tableau Le port de Londres (huile sur toile), datant de 1946, a été adjugé 33 800€, tandis qu’il était estimé entre 10 000 et 15 000€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de Bernard Larjou

C'est dans un jaillissement vibrant de couleurs et une démesure assumée que s'affirme le style de Bernard Lorjou, figure singulière de l’expressionnisme français du XXe siècle.

Défiant les conventions d’une modernité souvent abstraite, il revendique une peinture figurative où l’excès n’est jamais gratuit mais viscéralement engagé.

Ses toiles, marquées par une gestuelle ample et une palette exacerbée, traduisent une urgence presque primitive, une nécessité de capturer la violence et la beauté du monde dans leur cohabitation tragique.

Les formes, parfois déformées à l’extrême, oscillent entre le grotesque et le sublime, témoins d’une humanité confrontée à ses propres abîmes.

Lorjou, en véritable alchimiste du drame pictural, superpose des couches de matière dense, faisant émerger des textures vibrantes qui amplifient l’intensité émotionnelle de l’œuvre.

Par cette peinture exubérante et sans concession, il ne cherche pas à séduire mais à percuter, à rappeler que l’art, dans son essence brute, est un cri lancé à l’absolu.

La vie de Bernard Lorjou

Né en 1908 à Blois, Bernard Lorjou s’inscrit d’emblée en marge des courants dominants de son époque, affirmant une indépendance qui marquera toute sa carrière.

Formé en autodidacte, il gravit les échelons du monde artistique parisien dans les années 1930, d’abord comme peintre d’affiches avant de s’imposer sur la scène picturale.

Refusant le formalisme glacé et les diktats de l’abstraction, il milite pour une peinture figurative libre, capable d’exprimer la violence et les tumultes de son siècle.

Co-fondateur, en 1948, du groupe "L’Homme Témoin", il s’érige contre l’académisme de l’art moderne en prônant un retour au sujet, à l’humain, dans toute sa complexité.

Sa carrière est marquée par des expositions controversées, où son œuvre, d’une puissance parfois provocante, suscite autant l’admiration que le rejet.

Des scènes de massacres historiques aux portraits monumentaux, Lorjou construit un corpus où s’entremêlent rage et tendresse, témoins de son regard acéré sur les tragédies et la grandeur de l’existence.

Loin des modes passagères, il s’impose comme une voix discordante mais essentielle, celle d’un artiste pour qui peindre relevait d’un acte de foi dans la vérité de la vision.

Focus sur La mort de Ghandi, Bernard Lorjou, 1948

Dans La Mort de Gandhi, tableau monumental peint en 1948, Bernard Lorjou déploie une dramaturgie saisissante qui frappe par son intensité émotionnelle et son approche résolument figurative.

L’œuvre, emblématique de son engagement artistique et politique, transcende le simple hommage historique pour atteindre une portée universelle, celle d’une méditation sur le sacrifice et la violence.

La composition, dominée par le corps étendu du Mahatma, s’articule autour d’une centralité dramatique qui capte immédiatement le regard.

Enveloppé dans son traditionnel dhoti blanc, Gandhi, figure de paix et d’ascèse, devient ici l’épicentre d’un tumulte pictural où Lorjou met en scène l’affrontement viscéral entre lumière et ténèbres.

Les tonalités, oscillant entre la pureté éclatante du blanc et les rouges sanguins, évoquent un combat entre la spiritualité et la brutalité du monde. Ces couleurs ne se contentent pas d’illustrer : elles vibrent, elles hurlent, comme si la toile elle-même portait les stigmates de l’événement qu’elle représente.

Le pinceau de Lorjou, d’une vigueur presque féroce, ne cherche pas à adoucir la violence du moment. Au contraire, il la fait exploser dans une matière dense, souvent impasto, où les contours se brouillent pour mieux suggérer l’énergie vitale et tragique qui imprègne la scène.

Autour du martyr gisent des figures indistinctes, tantôt accusatrices, tantôt anéanties. Ce chœur silencieux, écho des fresques anciennes, donne à l’ensemble une dimension théâtrale qui convoque autant l’iconographie chrétienne que les traditions narratives orientales.

Lorjou, dans un geste qui dépasse la simple dénonciation, fait de cette œuvre un lieu de rencontre entre l’individuel et le collectif, entre l’Histoire et l’éternité.

La texture même de la peinture, avec ses stries, ses empâtements, ses coups de brosse déchaînés, reflète une lutte intérieure qui semble traverser à la fois le peintre et le spectateur.

La Mort de Gandhi n’est pas une reconstitution. Elle n’aspire ni à l’exactitude, ni à l’objectivité. Il s’agit d’une vision, d’un cri pictural qui s’adresse directement à l’interprétation qu’en fera le spectateur.

En choisissant de peindre cette scène avec une telle intensité, Lorjou s’inscrit dans une tradition humaniste où l’art devient le miroir des tourments et des espoirs de son époque.

Mais, fidèle à sa démarche, il refuse tout sentimentalisme : l’œuvre, en dépit de sa charge émotionnelle, reste ancrée dans une matérialité brute, presque intransigeante.

Ce tableau incarne à merveille la singularité de Lorjou : une peinture viscérale, engagée, qui n’a cure des modes et des attentes académiques.

En exaltant les tensions entre beauté et horreur, entre figuration et abstraction, il rappelle que l’art n’est pas un refuge mais un champ de bataille, un lieu où se joue, sous le regard du spectateur, la lutte infinie pour saisir l’insaisissable.

La Mort de Gandhi demeure ainsi une œuvre majeure de l’après-guerre, non seulement pour son audace formelle mais pour sa capacité à interpeller, à troubler, à émouvoir, réaffirmant le rôle essentiel de l’artiste comme témoin et prophète de son temps.

L’empreinte de Bernard Lorjou sur son époque

Bernard Lorjou, figure singulière et insoumise du paysage artistique du XXe siècle, a marqué son temps par une œuvre où la figuration s'élève en acte de résistance face à l'hégémonie des courants abstraits.

Tandis que l'abstraction triomphait dans l'immédiat après-guerre, portée par des figures comme Pierre Soulages ou Hans Hartung, Lorjou, à l’instar de son contemporain Francis Gruber, réaffirmait la puissance du réel comme source intarissable d'émotion et de questionnement.

Mais là où Gruber explore les angoisses existentielles de l’homme, Lorjou se positionne en chroniqueur engagé, dénonçant les violences et les inégalités de son époque, souvent avec une brutalité qui confine au sublime.

Son empreinte se distingue par une approche profondément narrative et viscérale, où le tragique et le monumental se côtoient.

À ce titre, on pourrait rapprocher sa démarche de celle de peintres comme Renato Guttuso ou José Clemente Orozco, qui, eux aussi, ont fait de leur art un espace de lutte et de témoignage.

Toutefois, Lorjou s’éloigne de tout didactisme : son pinceau est moins un outil de persuasion qu’une arme pour bousculer les consciences.

Là où Guttuso privilégie des compositions plus ordonnées, Lorjou fait exploser les formes et les couleurs dans un tumulte qui reflète l’urgence de ses sujets.

Comparé à des figures comme Bernard Buffet, dont la figuration souvent mélancolique a également défié l’abstraction dominante, Lorjou se démarque par une expressivité plus rageuse et une palette plus ardente.

Si Buffet construit ses œuvres sur des lignes rigoureuses et des atmosphères statiques, Lorjou laisse la matière et le geste dominer, rappelant parfois la fougue de Chaïm Soutine ou la véhémence des peintures de Van Gogh.

L’héritage de Lorjou, bien que parfois marginalisé par l’histoire officielle, réside précisément dans cette intransigeance. Il incarne une vision de l’art comme miroir des convulsions du monde, refusant le confort des conventions pour mieux saisir l’essence tumultueuse de son temps.

Par sa voix discordante mais nécessaire, Lorjou demeure un modèle de liberté créatrice, en dialogue constant avec les crises et les aspirations de l'humanité.

Sa signature

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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