Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Jean Puy

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Cote et valeur de l’artiste

Sur le marché de l’art, les œuvres de Jean Puy sont assez courantes. Associé au groupe fauviste, les œuvres de ce mouvement sont les plus recherchées par les collectionneurs du XXème, notamment celles représentant la nature.

Également prisées, ses œuvres qui ne sont pas catégorisées comme fauvistes peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros aux enchères.  Les œuvres de Jean Puy se vendent entre 70 et 88 420€ sur le marché de l’art, un écart conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée à ces œuvres.

En 2014, son huile sur toile Nu debout a été vendue à hauteur de 77 000€ tandis qu’elle était estimée entre 20 000 et 25 000€, ce qui laisse deviner un potentiel de hausse important pour ses œuvres.   

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Les œuvres de Jean Puy se distinguent par des compositions synthétiques, ramassées (c’est à dire que la ligne d’horizon est tracée en hauteur du tableau), un sacrifice du détail et une simplification de la lumière. 

Le lien entre la couleur et la lumière passe par l’aplat coloré ou la touche morcelée qui s’espace pour laisser la toile en réserve. Cette présence de la réserve dans le tableau vise à évoquer de manière économe la lumière et l’éblouissement qu’elle produit sur le spectateur. Il est un élément essentiel du groupe fauviste.

Jean Puy s’impose comme un coloriste audacieux, adoptant une palette vive et lumineuse, caractéristique des fauves, mais ne tombera jamais dans une exagération brutale de la couleur. Ses teintes restent harmonieuses, avec des contrastes subtils préservant la douceur et l’équilibre de ses compositions.

La touche de l’artiste est fluide et spontanée, son pinceau est libre, ses coups de brosse visibles et expressifs, permettant ainsi d’apporter une sensation de mouvement et de vie à ses sujets. Puy est loin de chercher le détail excessif, privilégiant une approche plus instinctive, lui permettant de capturer l’essence d’une scène en quelques traits.

Bien qu’il soit fauviste, on devine une influence postimpressionniste non négligeable dans l’œuvre de Jean Puy, qui conserve une sensibilité héritée de l’impressionnisme, surtout dans le traitement de la lumière et de l’atmosphère.

Il joue ainsi avec les variations lumineuses et les effets de reflet, apportant de la profondeur à ses paysages et ses scènes d’intérieur. Cette méthode est complétée par un dessin souple et épuré, ses compositions sont structurées avec des lignes simples et sinueuses, renforcées par un contour léger qui reste affirmé.
Les sujets qu’il représente sont souvent emprunts de douceur et d’une certaine intimité, étant donné qu’il privilégie des représentations de la vie quotidienne, des portraits et des nus féminins, qui sont souvent traités avec tendresse.

Par conséquent, ses œuvres dégagent une atmosphère paisible, à la limite de la mélancolie, qui contraste avec l’intensité chromatique – signature du fauvisme.

Son fauvisme à lui est plus nuancé, défini par la couleur et la lumière qui dominent dans jamais écraser la sensibilité du sujet. Ses toiles, qui sont à la fois expressives et délicates, s’inscrivent dans une modernité mesurée, ne s’imposant pas comme une rupture totale. Ces petites subtilités font de lui l’un des artistes les plus poétiques du mouvement fauviste.

Jean Puy, figure oubliée du fauvisme

Jean Puy (1876-1960) est un peintre fauviste du XXème siècle.

Issu d’une famille d’industriels de la Loire, il étudie à l’école des Beaux-Arts de Lyon puis à l’Académie Julian, où il apprend à peindre dans les ateliers de Gustave Moreau et Eugène Carrière. Il fait partie du scandale de la salle VII, avec Camoin, Derain, Matisse et les autres en 1905.

D’abord influencé par le pointillisme, il se tourne rapidement vers le fauvisme. Au fil de sa carrière, il utilise des nuances de couleurs de plus en plus chaudes et complexifie ses compositions. À la suite de ses expositions au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants, Berthe Weil le prend sous son aile.

Ambroise Vollard, célèbre marchand des fauvistes, accepte de vendre ses tableaux – le succès suit naturellement. Par son concours, le collectionneur Chtchoukine acquiert certains de ses tableaux.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s’éloigne du fauvisme pour rechercher l’équilibre dans les compositions et travailler davantage sur la transmission des émotions.

Il meurt en 1960, à l’âge de 83 ans, dans sa ville de naissance.

Focus sur Femme lisant, Jean Puy

Femme lisant de Jean Puy représente une jeune femme assise à l’intérieur, un livre à la main. La lumière se veut douce et éclaire le visage de la protagoniste ainsi que la pièce autour d’elle, permettant ainsi de créer une atmosphère paisible et intime, caractéristique du travail de Jean Puy.

Les couleurs chaudes sont dominantes, se matérialisant par des tons d’ocre, de rose et de bleu pastel – qui se répondent de manière harmonieuse.

Dans ce tableau, son fauvisme est caractérisé comme apaisé, tempérant son usage des couleurs vives, les utilisant ainsi pour adoucir l’ambiance. L’harmonie chromatique est primordiale chez Jean Puy, les teintes ne s’imposent pas comme pures, ou plus familièrement comme criardes, mais subtilement juxtaposées afin de créer une sensation de calme et l’intériorité.

Sa touche est fluide et expressive, les coups de pinceau restent très visibles, donnent une impression de spontanéité et de légèreté. Le rendu du visage est à la fois esquissé et précis, capturant ainsi un instant de concentration sans jamais figer le personnage.

La lumière est diffuse et enveloppante, Puy ne cherche pas à sculpter la lumière par des contrastes violents, mais davantage à fondre et brouiller la lumière dans l’ensemble du tableau. La douceur lumineuse permet donc de renforcer la sérénité de la scène et de mettre le sujet en valeur sans dureté.

L’influence impressionniste présente dans beaucoup de tableaux de l’artiste se fait ici ressentir, puisque l’artiste parvient à capter un moment d’individualité avec beaucoup de sensibilité, rejoignant sur ce point la technique des impressionnistes.

L’absence de regard vers le spectateur, choisie volontairement par le peintre, renforce l’impression d’un univers clos, ou la femme est plongée dans son propre univers.

Ainsi, Jean Puy réussit à associer dans ce tableau la liberté du fauvisme avec une douceur presque impressionniste. La touche picturale, la couleur ainsi que la lumière se mettent au service d’une scène du quotidien qui est empreinte de quiétude et d’élégance.

L’empreinte de Jean Puy sur sa période

Jean Puy marque durablement sa période, notamment par le scandale de la salle VII, qui introduit les bouleversements picturaux et artistiques qui ont lieu au XXème siècle.

Aujourd’hui, de nombreuses œuvres sont exposées dans des musées en France et dans le monde, mais les collectionneurs jouent le plus grand rôle dans la conservation de son œuvre.

Il s’impose comme un fauve discret mais essentiel, faisant partie du cercle restreint des premiers aux côtés de Matisse, Derain, Vlaminck et Manguin, contribuant à la renommée et à l’essor du mouvement dès 1905. Son approche plus mesurée du fauvisme, qui privilégie l’harmonie chromatique et la douceur des formes, montre une autre facette de ce courant, qui se veut moins brutale, sans être moins novatrice.

Puy fait ainsi un lien entre tradition et modernité dans les premiers jalons de la peinture moderne, fusionnant l’héritage impressionniste avec l’audace des couleurs fauves. Il trouve ainsi un équilibre entre structure et spontanéité.

Par sa production, Jean Puy démontre que le fauvisme ne se résume pas à la seule explosion de couleurs vives appliquées en larges aplats, mais que ce mouvement peut aussi facilement et simplement traduire une recherche de raffinement et d’élégance.

Son influence est discrète mais durable, son art inspire par sa capacité à retranscrire des scènes intimes à l’aide d’une palette lumineuse et d’une touche fluide. Il influence donc, à travers son œuvre, des artistes qui comme lui, cherchent à concilier la modernité des couleurs avec une approche plus douce de la figure humaine.

Il est un acteur clé des avant-garde du début du XXème siècle, sa participation au Salon d’Automne de 1905 enclenche une rupture décisive avec les canons académiques, ouvrant le champ des possibles aux nombreuses explorations artistiques qui vont avoir lieu dans son siècle.  

La signature de l’artiste

Les œuvres de Jean Puy ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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