Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Marcel Mouly

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Cote et valeur de l’artiste

Sur le marché de l’art, les œuvres de Marcel Mouly sont assez courantes. Associé au groupe fauviste, les œuvres de ce mouvement sont les plus recherchées par les collectionneurs du XXème, notamment celles représentant la nature.

Également prisées, ses œuvres qui ne sont pas catégorisées comme fauvistes peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros aux enchères.  Les œuvres de Marcel Mouly se vendent entre 10 et 47 550€ sur le marché de l’art, un écart conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée à ces œuvres.

En 2008, son huile sur toile La rue espagnole à Peniscola a été vendue à hauteur de 47 550€ tandis qu’elle était estimée entre 31 000 et 47 000€, ce qui laisse deviner un potentiel de hausse important pour ses œuvres.  

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Les œuvres de Marcel Mouly se distinguent par des compositions synthétiques, ramassées (c’est à dire que la ligne d’horizon est tracée en hauteur du tableau), un sacrifice du détail et une simplification de la lumière. 

Le lien entre la couleur et la lumière passe par l’aplat coloré ou la touche morcelée qui s’espace pour laisser la toile en réserve. Cette présence de la réserve dans le tableau vise à évoquer de manière économe la lumière et l’éblouissement qu’elle produit sur le spectateur. Il est un élément essentiel du groupe fauviste.

Marcel Mouly, figure oubliée du fauvisme

Marcel Mouly (1918-2008) est un peintre fauviste du XXème siècle.

Né à Paris, Marcel Mouly réalise ses premiers dessins en 1931, inspiré par le port du Havre. Afin d’aider ses parents de condition modeste, il arrête l’école à 13 ans afin de faire plusieurs métiers qui lui permettent de soutenir financièrement sa famille. Dans le même temps, il continue à peindre.

À partir de 1935, il fréquente les cours du soir d’André Auclair, boulevard du Montparnasse. Sa progression est interrompue par son service militaire dans la Marine, où il est gravement blessé. Hospitalisé, il a du mal à s’en remettre et exerce successivement plusieurs métiers alimentaires, jusqu’à ce que la Seconde guerre mondiale éclate.

En 1942, la Gestapo le surprend en train de dessiner sur une zone de conflit. Soupçonné d’être un espion, il est emprisonné à Fresnes durant trois mois. Il rencontre au même moment Édouard Pignon, peintre de la Nouvelle École de Paris avec qui il va travailler pendant quelques temps.

Après l’armistice de 1945, il a enfin l’occasion d’exposer et de faire connaître son travail, d’abord au Salon d’Automne puis au Salon de Mai. Ses toiles se trouvent aux côtés d’artistes comme Jean le Moal, Maurice Estève, ou encore Fernand Léger.

Marcel Mouly est réputé pour travailler avec acharnement, peignant tous les jours. Il coupe parfois le quotidien de son atelier par des voyages partout en France où il réalise des dessins et des croquis lui permettant d’alimenter ses toiles.

À partir de 1950, sa notoriété lui permet d’organiser régulièrement des expositions personnelles, majoritairement à Paris. En 1956 et 1957, il reçoit le prix de la critique.

Il meurt en 2008 à Clamart.

Focus sur La vie calme avec la chaise, Marcel Mouly, 1996

Dans La vie calme avec la chaise, Marcel Mouly, fidèle à son style fauve, se concentre sur une composition compacte et ramassée, où les lignes et les couleurs jouent un rôle prépondérant.

La scène, qui pourrait sembler banale à première vue – une chaise, quelques bouteilles et des fruits –, se transforme sous son pinceau en une symphonie colorée.

Mouly opte ici pour un aplat de couleurs franches, éclatantes, comme le rouge, le jaune et le bleu, qui ne cherchent pas à imiter la réalité, mais plutôt à exalter la lumière et l’intensité des objets.

La simplification de la lumière est frappante. Contrairement à la tradition picturale qui cherche à reproduire les jeux subtils d'ombre et de lumière, Mouly adopte une approche plus radicale : les ombres disparaissent presque complètement, au profit d’une lumière diffuse et homogène, évoquée par les couleurs vives.

Le contraste fort entre ces couleurs crée une sorte d’éclat, un effet d’éblouissement qui se rapproche des expérimentations fauves, notamment celles de Matisse ou de Derain, où la couleur pure devient un vecteur de lumière à part entière.

Les lignes de composition dans ce tableau sont nettes, voire anguleuses, une caractéristique qui rappelle l’influence du cubisme. La chaise, élément central de la composition, n’est pas représentée dans une perspective réaliste. Elle semble presque décomposée, ses lignes se fondant dans celles des bouteilles et des autres éléments.

Ce choix de Mouly montre son intérêt pour la simplification des formes et la fragmentation de l’espace, un procédé hérité des maîtres cubistes comme Picasso.

Toutefois, contrairement à ces derniers, Mouly conserve une certaine lisibilité dans ses compositions : chaque objet reste identifiable, malgré la déconstruction apparente des formes.

Le tableau joue aussi avec la notion de réserve. Les espaces laissés vides, notamment autour de la chaise et des bouteilles, accentuent cette sensation de lumière éclatante, comme si les objets eux-mêmes étaient baignés dans une clarté irréelle.

Ces réserves, bien qu’économes, sont savamment placées pour offrir une respiration visuelle au spectateur et renforcer le dynamisme de l’ensemble. Ce procédé rappelle les travaux d’André Derain, où la lumière n’est pas directement représentée, mais suggérée par des aplats et des contrastes saisissants.

Ainsi, dans La vie calme avec la chaise, Marcel Mouly démontre sa maîtrise de l’équilibre entre forme et couleur. La composition, bien que volontairement simplifiée, offre une richesse visuelle où chaque ligne et chaque aplat coloré participent à la construction d’une scène à la fois familière et transfigurée par l’usage expressif de la couleur.

Dans ce tableau, Mouly montre toute la force du fauvisme, sublimée par une influence cubiste qui structure sa vision.

Le rôle du fauvisme au XXème siècle

Le fauvisme, mouvement artistique éphémère mais essentiel du début du XXème siècle, a joué un rôle déterminant dans l'évolution de l'art moderne.

En libérant la couleur de ses fonctions descriptives, les peintres fauves, sous l'impulsion de figures comme Henri Matisse ou André Derain, ont introduit une nouvelle manière de concevoir la peinture, où la couleur devenait l’expression pure de la sensation.

Ce mouvement, bien que court dans le temps, a ouvert la voie à une exploration plus profonde de la subjectivité artistique. Le fauvisme a ainsi posé les bases de nombreuses révolutions artistiques qui ont suivi, notamment l’abstraction et le cubisme, comme en témoigne l’œuvre de Marcel Mouly.

Dans La vie calme avec la chaise, Mouly reprend cet héritage fauve à travers ses aplats de couleurs éclatantes, tout en y intégrant une influence cubiste marquée par la fragmentation des formes.

L’apport majeur du fauvisme réside dans cette capacité à simplifier la forme pour mieux laisser place à la force expressive de la couleur.

En rompant avec les conventions académiques et en cherchant l’essence de l’objet ou de la scène représentée, les fauves ont créé un langage pictural inédit, un pont entre le figuratif et l’abstraction.

Ce langage a ensuite nourri d’autres courants comme l’expressionnisme ou encore l’art informel, confirmant ainsi le fauvisme comme un tournant crucial dans l’histoire de l’art du XXème siècle, où l’émotion visuelle prime sur la représentation fidèle du réel.

L’empreinte de Marcel Mouly sur sa période

Marcel Mouly marque durablement sa période, notamment par ses œuvres hybrides qui mêlent fauvisme et cubisme, qui constituent une parfaite introduction aux bouleversements picturaux et artistiques qui ont lieu au XXème siècle.

Aujourd’hui, de nombreuses œuvres sont exposées dans des musées en France et dans le monde, mais les collectionneurs privés jouent le plus grand rôle dans la conservation de son œuvre.

Fauviste assez méconnu aujourd’hui, son œuvre est pourtant particulièrement appréciée des collectionneurs d’art moderne. Il est aussi un des grands représentants de la mouvance propre à l’art du XXème siècle. Catégorisé comme fauviste, il est cependant ouvert aux autres influences et n’est jamais resté pendant sa carrière enfermé dans son courant pictural.

La signature de l’artiste

Les œuvres de Marcel Mouly ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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