Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Othon Friesz

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Cote et valeur de l’artiste Othon Friesz

L’artiste Othon Friesz laisse derrière lui une œuvre unique, composée surtout de peintures issues de l’influence des fauves. Désormais, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses peintures sont très prisées, surtout par les acheteurs français. Le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 10 et 1 700 000€, un écart très conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Friesz.

En 2007, un tableau intitulé Le port d’Anvers, datant de 1906 a été vendu à hauteur de 1 700 000€ tandis qu’il était estimé entre 1 159 500 et 1 739 300€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Othon Friesz        

Formé à l’École des Beaux-Arts du Havre avant d’intégrer l’atelier de Léon Bonnat à Paris, Othon Friesz développe un style où la vigueur du trait et la puissance coloriste héritées du fauvisme s’associent à une construction plus classique de l’espace.

Proche de Matisse, Marquet et Dufy, il adopte d’abord une touche rapide, nerveuse, où la couleur, posée en aplats francs, exalte la lumière et dynamise la composition.

Pourtant, dès 1908, il s’éloigne des audaces chromatiques fauves pour renouer avec une approche plus structurée, inspirée de Cézanne.

Les formes se solidifient, les volumes s’organisent en masses claires, et l’ordonnancement rigoureux de la toile prend le pas sur l’effusion expressive. 

Dans ses paysages comme dans ses natures mortes, il privilégie une facture énergique, où la touche reste visible, affirmant le geste du peintre sans sacrifier l’équilibre général. Son dessin, puissant et souple, trace des contours qui simplifient les formes sans jamais les figer.

Si sa palette s’adoucit après la période fauve, elle conserve une intensité propre, alternant terres profondes et ciels lumineux, avec un goût marqué pour les contrastes de tons chauds et froids.

Loin des expérimentations cubistes qui marquent alors l’avant-garde, Friesz demeure attaché à une conception expressive mais lisible de la peinture, où l’élan du pinceau traduit autant l’émotion que la structure sous-jacente du motif.

La vie de Othon Friesz       

Né au Havre en 1879, Émile Othon Friesz se forme à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale avant de rejoindre Paris, où il intègre l’atelier de Léon Bonnat. C’est là qu’il rencontre Marquet et Dufy, avec qui il partage un attachement aux paysages portuaires de Normandie.

Au début du siècle, il se rapproche du fauvisme, adoptant une palette éclatante et une touche libre qui transcrivent l’intensité de la lumière et la vitalité du motif.

Mais dès 1908, il s’éloigne de l’exubérance coloriste pour revenir à une conception plus ordonnée de la peinture, où l’influence de Cézanne se fait sentir. Pendant la Première Guerre mondiale, mobilisé, il interrompt son activité artistique.

De retour à Paris, il poursuit une carrière reconnue, enseignant notamment à l’Académie de la Grande Chaumière.

Peintre de paysages, de natures mortes et de figures, il privilégie une approche structurée où la construction de l’espace et l’équilibre des formes priment sur l’expérimentation.

Attaché à la tradition tout en restant attentif aux évolutions de son temps, il s’impose comme une figure singulière de la scène artistique française. Il meurt en 1949, laissant une œuvre où la force expressive du geste dialogue avec une rigueur héritée des maîtres classiques.

Focus sur Le Port de La Ciotat, Othon Friesz

Dans Le Port de La Ciotat, Othon Friesz déploie une composition où la vigueur du trait et l’ampleur des aplats de couleur traduisent la puissance du paysage maritime.

Les formes, simplifiées mais dynamiques, construisent un espace vibrant où le ciel, l’eau et les embarcations semblent s’articuler dans un mouvement commun.

Rien n’est figé, tout respire dans une orchestration subtile de lignes sinueuses et de courbes amples qui confèrent à la scène une expressivité presque organique.

La palette, dominée par des bleus profonds et des ocres puissants, témoigne de son attachement à la lumière méditerranéenne, non traitée dans une recherche d’illusion mais exaltée par des contrastes francs et des harmonies audacieuses.

Les reflets sur l’eau, à peine suggérés par quelques touches nerveuses, s’intègrent dans une construction où l’ombre et la lumière ne s’opposent pas mais se répondent, dans un équilibre savamment maîtrisé.

Si l’influence fauve transparaît dans l’intensité des tons et la liberté du geste, Friesz en tempère l’exubérance par une structure rigoureuse où le dessin impose son ossature.

Ici, la couleur ne se contente pas d’exalter la sensation, elle organise la composition, pose les masses, dynamise l’espace.

Loin de l’explosion chromatique pure des premiers fauves, il affine son langage en puisant dans la tradition des grands maîtres, entre le classicisme d’un Poussin et la construction cézannienne.

Cette double tension, entre spontanéité et rigueur, trouve son expression dans la facture même de l’œuvre : la touche, large et décidée, sculpte les volumes sans jamais les alourdir.

L’élan du pinceau, à la fois libre et structuré, confère au tableau une vitalité qui ne tient pas à la seule énergie du trait, mais à la justesse de la construction. 

Le motif portuaire, qu’il affectionne, devient ici un prétexte à une vision personnelle où la nature est moins reproduite que recréée, transfigurée par l’énergie du geste et la cohérence de la composition.

L’eau, le ciel, les bateaux, loin de s’inscrire dans une perspective académique, sont saisis dans un mouvement d’ensemble qui confond les plans et fait vibrer la surface.

Il ne s’agit plus seulement de représenter un lieu, mais de capter son rythme, de restituer une vérité plus profonde, celle du rapport entre l’artiste et son sujet.

L’empreinte de Othon Friesz sur sa période

Othon Friesz marque son époque en insufflant au fauvisme une assise nouvelle, où la liberté chromatique ne s’abandonne jamais totalement à l’instinct, mais s’articule dans une construction où la ligne conserve son autorité.

Aux côtés de Matisse et de Derain, il participe à cette libération de la couleur qui bouleverse les conventions académiques, tout en intégrant une rigueur héritée de la tradition.

Là où d’autres poussent l’audace jusqu’à la dissolution des formes, il maintient un équilibre entre l’élan spontané et l’organisation de l’espace, renouvelant ainsi l’héritage classique sans le renier.

Son influence s’étend bien au-delà du cercle fauve : il annonce, par sa structuration du plan et sa recherche d’harmonie, certaines tendances du retour à l’ordre qui marqueront l’après-guerre, sans pour autant céder à la sécheresse d’une construction trop rigide. 

Si Friesz s’éloigne progressivement du fauvisme après 1908, son impact ne s’atténue pas pour autant. Il laisse derrière lui une leçon de synthèse, où la couleur demeure souveraine sans devenir arbitraire, où la fougue s’appuie sur une charpente solide.

Dans cette recherche d’un équilibre entre instinct et maîtrise, il ouvre la voie à une peinture où la vigueur expressive ne s’oppose pas à la clarté de la composition, préfigurant ainsi certaines démarches du paysage moderne.

Son enseignement, notamment à l’Académie Scandinave, perpétue cet héritage auprès d’une génération soucieuse de conjuguer liberté et rigueur, et son œuvre demeure un jalon essentiel dans cette évolution du langage pictural où la couleur, libérée des contraintes mimétiques, dialogue avec la forme sans la dissoudre.

Les influences stylistiques de Othon Friesz

À la charnière du XIXe et du XXe siècle, l’influence de l’impressionnisme, et plus encore de Cézanne, s’impose à lui comme une évidence.

L’étude des paysages cézanniens, avec leurs plans imbriqués et leurs volumes solidement construits, l’amène à concevoir l’espace pictural autrement : non plus comme un simple enregistrement des effets atmosphériques, mais comme une structure où la forme et la couleur se répondent.

Cette leçon cézannienne, il la conjugue avec l’énergie brute des fauves, qu’il rejoint en 1905 aux côtés de Matisse, Derain et Vlaminck. La palette s’enflamme, les contours se libèrent, mais Friesz, contrairement à certains de ses compagnons de route, ne renonce jamais tout à fait à une certaine organisation de l’image.

Il se distingue ainsi par une synthèse singulière, où la fougue expressive se tempère d’un souci de construction hérité de son apprentissage académique. 

Après son passage par le fauvisme, il se tourne vers l’héritage de Corot et de Courbet, dont il retrouve la matière dense et les atmosphères puissantes.

Dans ses paysages du Havre ou de Provence, il revendique une fidélité à la nature qui le rapproche des grands paysagistes du XIXe siècle, tout en conservant l’énergie colorée qui caractérise son langage.

Il traverse ainsi les courants, les assimile sans jamais s’y enfermer, construisant une œuvre qui oscille entre tradition et modernité, où l’influence des anciens nourrit sans cesse l’invention d’un style propre.

Reconnaître la signature de l’artiste

Les œuvres de Othon Friesz ne sont pas toutes signées. Elles peuvent l’être en bas du tableau, mais si vous pensez en posséder une, il vaut mieux la faire expertiser afin d’être sûr de l’originalité de votre bien.

Connaître la valeur d’une œuvre

S’il s’avère que vous possédez une œuvre de Othon Friesz ou d’après l’artiste, n’hésitez pas à demander une évaluation gratuite moyennant notre formulaire sur notre site internet.

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