Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Pierre Dmitrienko

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Cote et valeur de l’artiste

Figure importante de l’abstraction lyrique, Pierre Dmitrienko s’impose comme un acteur incontestable du le marché de l'art.

Très prisées et recherchées en salle des ventes, certaines de ses œuvres peuvent atteindre des centaines de milliers d’euros – elles sont vendues sur le marché des enchères entre 10 et 95 000€, affichant une cote en hausse,

comme en témoigne son huile sur toile Montagne rouge au sud de l’Espagne, datant de 1959, adjugée 95 000 € en 2007, tandis qu’elle était estimée entre 35 000 et 45 000€.   

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Pierre Dmitrienko, figure marquante de l’abstraction en France au XXe siècle, développe un style profondément introspectif, où la matière et la composition deviennent des vecteurs d’émotions intenses.

Sa technique se caractérise par une utilisation audacieuse de la texture, où les surfaces de ses toiles, souvent marquées par des empâtements, révèlent un dialogue constant entre l’ordre et le chaos.

Dmitrienko privilégie une palette sombre et restreinte, dominée par des tons terreux, des gris profonds et des noirs intenses, qu’il illumine parfois de touches plus vives, comme des rouges ou des blancs éclatants, créant un contraste dramatique qui amplifie la puissance visuelle de ses œuvres.

Son travail repose sur une construction spatiale rigoureuse, où les formes géométriques s’insinuent sans jamais figer la composition. Il joue sur des oppositions entre lignes rigides et aplats libres, entre zones de densité et espaces d’allègement, conférant à ses toiles une tension palpable.

La matière, souvent grattée, creusée ou stratifiée, reflète un engagement presque physique avec son support, comme si chaque geste témoignait d’une quête intérieure, d’un besoin de transcender le visible pour atteindre l’essence des choses.

Cette approche confère à son art une dimension presque tellurique, où chaque toile semble imprégnée d’une énergie brute, primordiale. 

Dans ses œuvres, Dmitrienko ne cherche pas seulement à représenter, mais à transmettre une expérience, une vision où l’abstraction devient un langage universel, capable d’évoquer des émotions profondes et complexes.

Sa maîtrise du geste, combinée à une réflexion profonde sur la matière et la lumière, fait de son style une contribution essentielle à l’histoire de l’abstraction moderne, où l’intime et le monumental se rejoignent dans un équilibre subtil et profondément évocateur.

La vie de Pierre Dmitrienko

Pierre Dmitrienko (1925-1974) naît à Paris dans une famille d'origine russe, marquée par l'exil et les bouleversements de l'histoire. Cet héritage nourrit une sensibilité artistique particulière, qu’il développe au fil d’un parcours résolument indépendant.

Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, Dmitrienko se détourne rapidement des conventions académiques pour embrasser une voie abstraite.

Sa carrière prend forme dans l’effervescence de l’après-guerre, période où l’art abstrait connaît un renouveau porté par une génération en quête de reconstruction et d’innovation.

Dmitrienko s’affirme rapidement sur la scène parisienne, exposant ses œuvres à la Galerie Arnaud et dans d’autres lieux emblématiques. Ses compositions, souvent sombres et empreintes d’une tension palpable, témoignent d’une maîtrise de la matière et des contrastes.

En parallèle, il s’illustre dans la scénographie, apportant son regard de peintre au monde du théâtre, où lumière et espace deviennent autant d’éléments à façonner.

Malgré une carrière interrompue prématurément, son travail demeure cohérent, porté par une vision artistique qui refuse le compromis.

Aujourd’hui encore, l’empreinte de Dmitrienko sur l’abstraction lyrique reste incontournable. Son œuvre, à la fois introspective et universelle, reflète les espoirs et les incertitudes de son époque.

Il reste une figure singulière, dont la contribution dépasse les cadres traditionnels pour dialoguer avec les enjeux de son temps.

Focus sur Composition, Pierre Dmitrienko, 1960

On pourrait aisément passer à côté de l'œuvre Composition de Pierre Dmitrienko, comme on le ferait devant un ensemble purement abstrait, sans formes reconnaissables ni récits explicites.

Et pourtant, cette toile, par sa construction et son impact visuel, appelle une réflexion plus profonde sur l’évolution de l’abstraction dans les années 1950-1960.

Dmitrienko ne cherche pas à éblouir par des procédés inédits ou des ruptures spectaculaires : sa technique repose avant tout sur l’équilibre des masses, la densité des couleurs et une gestuelle maîtrisée, presque méditative.

L’œuvre semble dialoguer davantage avec les traditions classiques de la peinture qu’avec les expérimentations effervescentes de l’époque.

Les tons sombres, rehaussés de nuances éclatantes, rappellent une gravité presque baroque, tandis que les lignes et textures évoquent un travail patient, où chaque trace de pinceau s’inscrit comme une affirmation essentielle.

En cela, Dmitrienko s’inscrit à contre-courant des tendances plus gestuelles ou lyriques de ses contemporains, préférant une introspection silencieuse à l’exubérance.

Ce choix technique et esthétique s’apparente à une sorte d’appel au classicisme au sein de l’abstraction. Loin de se contenter d’une expression spontanée, Dmitrienko travaille ses surfaces comme autant de palimpsestes, superposant des couches qui révèlent une profondeur presque archéologique.

Il rappelle par là une certaine lenteur de la création, une résistance à l’éphémère.

Ainsi, Composition ne se contente pas de refléter l’abstraction de son époque ; elle la questionne, la freine, pour mieux en dévoiler les fondements. C’est dans cette tension, entre l’héritage classique et l’élan moderne, que réside toute la force de cette œuvre.

Elle invite non pas à une lecture immédiate, mais à une contemplation patiente, où chaque détail finit par révéler une part de l’univers intérieur de Dmitrienko.

L’empreinte de Pierre Dmitrienko sur son époque

Pierre Dmitrienko, tout en étant un contemporain des grandes expérimentations modernes, a su imprimer sa marque de manière subtile, presque discrète.

Dans un contexte où l’avant-garde semblait dominer, où l’art se revendiquait plus que jamais comme un acte de rupture, Dmitrienko a choisi une voie différente, celle d’une abstraction réfléchie, de la matière comme recherche intime.

Contrairement à d’autres de ses pairs, il n’a pas cherché à renverser l’ordre établi ni à révolutionner les techniques, mais plutôt à explorer les possibilités infinies de l’abstraction à travers des couches d’encre, des masses de couleur et des formes épurées.

Son œuvre ne se contente pas de suivre les tendances de son époque. Au contraire, elle en devient le contrepoint. Dans un monde où l’urgence et l’éclat prédominaient, Dmitrienko impose une lenteur, une retenue, voire une forme de rigueur.

Il n’est pas de ceux qui se satisfont du visible ou du spectaculaire. Sa démarche repose sur un travail minutieux de la surface, un examen de la matière et de l’espace. Cette recherche le rapproche d’une vision plus introspective de l’abstraction, qui se construit sur le temps et la répétition, et non sur l’éclat de l'instant.

L’empreinte de Dmitrienko dans sa période réside précisément dans cette approche : il incarne une abstraction intellectuelle, mesurée, en opposition aux éclats sensuels d'autres mouvements modernes.

Son influence s’inscrit ainsi non seulement par l'esthétique qu’il a laissée, mais aussi par la façon dont il a contribué à enrichir le langage de l’abstraction, le rendant plus dense, plus organique, mais aussi plus chargé d'une pensée profondément personnelle.

Loin des feux de l'avant-garde, il a, par sa singularité, marqué son époque d’une manière discrète mais indéniable.

Les influences stylistiques de Pierre Dmitrienko

Pierre Dmitrienko, dans sa quête esthétique, a su se nourrir d’influences stylistiques précises, fruit d’une réflexion approfondie.

Si l’on perçoit dans ses œuvres une rigueur géométrique, une fascination pour la construction et la structure, il s’inspire notamment des recherches de Serge Poliakoff, pionnier de l’abstraction colorée.

Comme Poliakoff, Dmitrienko investit la couleur comme une composante fondamentale de son langage, mais avec une intention plus silencieuse, presque méditative, préférant l’épure à l’explosion chromatique.

Le mouvement de l'abstraction lyrique, particulièrement celui exploré par Jean Arp, laisse également une trace palpable dans l’œuvre de Dmitrienko. De ce dernier, il emprunte la fluidité des formes, un certain goût pour la sensualité des courbes qui se mêlent au spatial.

Mais là où Arp libérait ses formes dans une sorte de danse organique, Dmitrienko impose une stricte maîtrise dans l’élan de la peinture, transformant l’intuition de l’artiste en une architecture plus stable.

On peut aussi percevoir une résonance avec l’œuvre de Jacques Doucet, notamment dans son approche des formes géométriques, où Dmitrienko fait preuve d’une volonté de réconcilier abstraction pure et sensibilité.

Comme Doucet, il expérimente le contraste entre formes dynamiques et structures plus solides, mais il reste plus attaché à un certain recueillement qui lui est propre, loin des envolées spectaculaires de ses contemporains. Par cette synthèse, Dmitrienko trace un parcours esthétique qui lui est propre, ancré dans la rigueur de l’abstraction géométrique, tout en cultivant une profondeur émotionnelle propre à son époque. 

Sa signature

Les œuvres de Pierre Dmitrienko ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :  

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