Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Vilmos Huszar

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Cote et valeur de l’artiste

Peintre abstrait hongrois assez connu en Europe, Vilmos Huszar connait une grande notoriété dès son vivant. Aujourd’hui, ses œuvres sont prisées sur le marché, notamment par les collectionneurs de son école. 

L’artiste garde donc une cote stable et enlevée, ses créations étant adjugées entre 30 et 162 900€ sur le marché des enchères. 

Ainsi, une œuvre signée Huszar peut se vendre plus d’une centaine de milliers d’euros, comme en témoigne son huile sur toile Composition abstraite, datant de 1918, adjugée 162 900€ en 2017, tandis qu’elle était estimée entre 8 600 et 12 900€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

Dans la peinture de Vilmos Huszár, la structure conserve cette fonction d’organisation du champ, de répartition des formes, de stabilité rythmique.

Mais elle ne s’appuie plus sur la figuration ni sur l’anecdote : elle repose sur des modules géométriques, des aplats nets, des lignes franches, disposés selon une logique de tension visuelle.

La couleur, pure, non nuancée, posée sans modelé, devient un élément actif de la composition, elle articule les plans, elle introduit le mouvement. Le dessin disparaît, remplacé par un système d’axes et de rapports internes, qui guident le regard sans l’attarder.

Dans ses peintures néo-plastiques, influencées par De Stijl, la surface n’est plus le lieu d’une représentation, mais celui d’une construction. Aucun détail, aucune profondeur, aucune texture : tout est réduit à des formes simples, à des équilibres calculés.

Cette réduction formelle se retrouve dans Composition (fig. 1), où la grille noire, les rectangles colorés, les blancs laissés vides composent un champ sans hiérarchie, sans centre, sans sujet. Le regard circule horizontalement, verticalement, jamais stoppé, jamais focalisé.

La couleur — rouge, bleu, jaune — n’exprime pas une émotion, elle établit une présence, elle définit une position dans l’espace. Chaque élément existe par sa relation aux autres, dans un système strict, où la surface entière est activée.

Le plan devient autonome, il ne soutient rien, il ne cadre rien : il est l’objet même de la peinture. Alors, soustraite à la narration comme à l’illusion, la technique de Vilmos Huszár affirme une peinture sans profondeur ni figure, fondée sur l’égalité des formes, sur l’abstraction organisée, sur la construction comme finalité.

La vie de Vilmos Huszar

Vilmos Huszar (1884 – 1960) est un artiste hongrois né à Budapest, qui est une partie de sa carrière lié au mouvement De Stijl.

Il se forme à l’École des arts appliqués de Budapest, et à l’atelier Hollosy de Munich. En 1905, il quitte la Hongrie pour les Pays-Bas, où il produit ses premières toiles qui sont fortement influencées par le mouvement réaliste ainsi que par l’œuvre de Van Gogh.

Huszar teste ensuite la peinture Nabi (cf Ker-Xavier Roussel ou Maurice Denis pour ses preprésentants en France). Il privilégie alors les aplats et les formes simplifiées tout en intégrant des éléments futuristes et symbolistes.

Au début des années 1910, il travaille surtout pour la haute société néerlandaise pour laquelle il réalise des portraits, et réalise aussi quelques vitraux. Sous l’influence des avant-gardes parisiennes, les nuances de couleurs qu’il utilise dans ses œuvres se simplifient.

En 1917, il rencontre Bart van der Leck, qui le fait entrer dans le néoplasticisme. Il travaille alors avec des surfaces colorées ainsi qu’un espace à deux dimensions, et des formes géométriques disposées de façon verticales et horizontales.

Huszar participe ainsi à la fondation du mouvement De Stijl, avec Piet Mondrian et Theo van Doesburg. Ce mouvement réunit à la fois la sculpture, le design et la peinture, qui consiste à réduire les compositions aux couleurs primaires (+ noir et blanc) et à des lignes verticales et horizontales.

L’artiste fonde ainsi la revue De Stijl, avec van Doesburg. Il conçoit la première couverture du numéro. Il effectuera ainsi de nombreux travaux de graphisme, typographie, et illustrations publicitaires et recevra des commandes pour cela.

Cependant, ce mouvement ne lui convient qu’un temps puisqu’il le quitte en 1923 – afin de produire à nouveau des tableaux plus figuratifs. Restant au Pays-Bas, il travaille après De Stijl à Hierden, où il travaille dans le graphisme industriel et commercial.

Il retourne ensuite vers les peintures de paysage et la recherche d’un langage pur et non objectif.

Focus sur Composition en rouge, bleu et jaune, Georges Vantongerloo

Dans Composition en rouge, bleu et jaune (fig. 1), la surface conserve cette propriété d’équilibre mesuré, de clarté visuelle, de tension contenue. Mais elle ne repose plus sur une symétrie frontale ni sur un centre affirmé : elle se construit par relations internes, par déplacements, par interruptions.

Les lignes noires, franches, verticales et horizontales, ne délimitent pas un espace ; elles le rythment, elles le fragmentent, elles imposent un ordre. Les aplats de couleur — rouge, bleu, jaune — ne remplissent pas : ils occupent, ils balancent, ils ponctuent. Le blanc n’est pas un vide : il est une zone active, un champ de respiration, un contrepoint.

Il n’y a ni figure, ni fond, ni profondeur. Chaque élément est équivalent, chaque forme est stable, chaque couleur est posée sans variation. Le regard circule sans point d’arrêt, glisse d’un bord à l’autre, selon une logique de glissement et d’équivalence.

La composition ne cherche ni à séduire ni à exprimer : elle expose une structure, elle maintient un équilibre. Alors, soustraite à toute référence extérieure, l’image s’affirme comme un objet autonome, sans récit, sans centre, sans dehors. Une peinture de position, non de représentation.

L’empreinte de Vilmos Huzsàr sur sa période

Dans l’œuvre de Vilmos Huszár, la composition conserve cette fonction de construction rationnelle, de mise en ordre des formes, de stabilité visuelle. Mais elle ne repose plus sur un sujet ni sur une figuration : elle s’articule autour d’un système géométrique, de rapports stricts entre lignes, couleurs et surfaces.

À l’intérieur du mouvement De Stijl, dont il est l’un des fondateurs, Huszár développe une peinture sans anecdote, sans motif, sans hiérarchie. Chaque élément est réduit à sa fonction : la ligne organise, la couleur équilibre, le plan s’active. L’image n’est plus un lieu de représentation, elle devient un champ de relations pures. 

Cette conception dépasse le cadre du tableau. Elle s’applique à l’espace graphique, à l’objet, à l’architecture, selon une logique d’unification plastique.

L’influence de Huszár, quoique plus discrète que celle de Mondrian ou de Van Doesburg, s’inscrit dans le même refus de la subjectivité, dans la même recherche d’un langage universel.

Alors, soustraite à l’expression individuelle comme à la tradition illusionniste, son empreinte sur sa période s’exerce dans la rigueur, dans la cohérence formelle, dans la clarté des structures — une peinture pensée comme construction, sans récit, sans centre, sans dehors.

Le succès des œuvres de Vilmos Huszar aux enchères

Dans le marché de l’art, l’œuvre de Vilmos Huszár conserve cette valeur de rigueur formelle, de clarté plastique, d’inscription historique dans les avant-gardes.

Mais elle ne se distingue pas par la rareté d’un geste isolé : elle s’impose par sa participation à un ensemble, par son rôle dans la formation du langage de De Stijl, par la précision de sa mise en œuvre.

Aux enchères, ses œuvres — peintures, dessins, maquettes graphiques — rencontrent un intérêt soutenu, porté par la reconnaissance progressive de sa place dans le mouvement néo-plastique. Les pièces datées des années 1917–1925, lorsqu’elles apparaissent sur le marché, atteignent des résultats solides, souvent renforcés par la rareté de ses compositions majeures. 

Les collectionneurs, attentifs à l’histoire de l’abstraction géométrique, recherchent des œuvres à la fois inscrites dans le système de De Stijl et marquées par la souplesse propre à Huszár : un usage plus libre de la courbe, une attention au rythme, une sensibilité au support.

Le dessin préparatoire, l’étude imprimée ou l’affiche sont également recherchés, en tant que témoins de son travail interdisciplinaire.

Alors, soustrait à la spéculation spectaculaire mais porté par la solidité de son héritage formel, le succès de Huszár aux enchères repose sur la lisibilité de son œuvre, sur sa place dans l’histoire du modernisme, et sur la constance de son exigence plastique.

Sa signature

Les œuvres de Vilmos Huszàr ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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