Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Virginie Demont Breton

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Cote et valeur de l’artiste Virginie Demont Breton   

Virginie Demont Breton est une artiste connue des amateurs de toiles naturalistes. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs français, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 20€ et 383 920€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2019, son huile sur toile Femme de pêcheur venant baigner ses enfants, datant de 1881 a été vendue à hauteur de 383 920€, tandis qu’elle était estimée entre 87 250 et 130 880€. Sa cote est stable. 

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Virginie Demont Breton    

C’est précisément dans cette tension entre réalisme et exaltation poétique que réside toute la singularité du style et de la technique de Virginie Demont-Breton :

Comment expliquer, chez une artiste ancrée dans la tradition académique, une telle capacité à capter la puissance brute des éléments et l’intensité des émotions humaines ?

Fille d’un peintre reconnu, Jules Breton, elle hérite d’une maîtrise technique irréprochable, mais son approche dépasse la simple virtuosité.

Ses compositions, souvent monumentales, marient une précision rigoureuse du dessin à une palette vibrante, où les tonalités éclatantes des cieux marins se mêlent à des ombres profondes, sculptant des figures puissantes et expressives. 

Travaillant fréquemment sur de larges formats, Demont-Breton privilégie les sujets empruntés à la vie quotidienne des pêcheurs et de leurs familles, mais sans jamais tomber dans la simple illustration.

Sa touche, ferme et maîtrisée, joue sur les contrastes de lumière pour magnifier les corps musclés et les visages marqués par le vent et la mer.

Le rendu des textures, qu’il s’agisse de la peau, des vêtements ou des vagues déchaînées, témoigne d’une attention méticuleuse aux détails, tout en laissant transparaître une sensibilité profondément empathique.

À travers son art, elle parvient à élever ces scènes du quotidien au rang d’épopée visuelle, mêlant réalisme et idéalisation dans un équilibre saisissant.

La carrière de Virginie Demont Breton   

Virginie Dumont Breton (1859 – 1935) est une artiste française née dans le Pas de Calais.  

C’est dans un univers familial baigné d’art que Virginie Demont-Breton trouve ses premières inspirations.

Fille de Jules Breton, peintre renommé pour ses scènes rurales, elle grandit dans une atmosphère propice à la création, où le dessin et la peinture sont au cœur de la vie quotidienne.

Très tôt, elle montre un talent prometteur et décide de suivre les traces de son père, s’orientant vers un réalisme lumineux, empreint de sincérité. Contrairement à lui, elle puise ses sujets dans l’univers maritime, fascinée par la rudesse et la poésie de la vie des pêcheurs. 

Son mariage avec le peintre Adrien Demont renforce cet ancrage. Ensemble, ils s’installent à Wissant, un village de la côte d’Opale, dont les paysages sauvages et les habitants inspireront une grande partie de son œuvre.

C’est là qu’elle peint des scènes vibrantes de vie, capturant avec sensibilité le quotidien des familles de marins, leurs joies comme leurs épreuves.

Sa peinture, à la fois réaliste et profondément humaine, lui vaut une reconnaissance rapide dans les salons, où elle reçoit plusieurs médailles. 

Au-delà de son travail artistique, Virginie s’engage activement pour la place des femmes dans le monde de l’art.

En devenant présidente de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, elle milite pour leur visibilité dans les expositions et pour leur reconnaissance dans un milieu encore largement dominé par les hommes.

Sa vie reflète un équilibre rare : elle allie carrière artistique, engagement féministe et vie de famille, tout en restant fidèle à sa passion pour la mer et ses habitants.

Virginie Demont-Breton incarne ainsi l’image d’une artiste accomplie, ancrée dans son époque mais résolument tournée vers des horizons plus vastes.

Focus sur les Éplucheuses de crevette, Virginie Demont-Breton

Dans sa toile Les Éplucheuses de crevettes (1887) que Virginie Demont-Breton révèle toute la profondeur de son regard sur la vie quotidienne des pêcheurs : comment transformer une scène simple et familière en une œuvre d’une telle intensité émotionnelle ?

Sur cette toile, les femmes, assises sur des tabourets de bois, sont absorbées par leur tâche. Leurs mains habiles dépouillent les crevettes avec une précision presque mécanique, tandis que leurs visages, graves et concentrés, reflètent la fatigue d’une vie rude et laborieuse. 

Le choix de la composition est d’une remarquable efficacité. Virginie place ses figures au premier plan, presque à hauteur d’œil, créant une proximité immédiate avec le spectateur.

La lumière douce et diffuse, probablement celle d’un matin brumeux sur la côte, enveloppe les personnages et adoucit les traits, tout en accentuant le contraste entre les chairs rosées des mains et des crevettes et les tons neutres des vêtements et du décor.

La mer, à peine visible en arrière-plan, reste suggérée, comme un murmure, rappelant que ce labeur quotidien est intimement lié aux éléments. 

Au-delà de la virtuosité technique, c’est la tendresse de l’artiste pour ses sujets qui transparaît. Il ne s’agit pas d’idéaliser la scène, mais de restituer avec justesse et dignité le poids de ces gestes répétés, l’usure de ces vies simples et pourtant essentielles.

Les Éplucheuses de crevettes est plus qu’une scène de genre : c’est une ode à la résilience et à la beauté discrète du travail ordinaire, que Virginie Demont-Breton, dans sa sensibilité humaniste, élève au rang d’épopée silencieuse.

L’empreinte de Virginie Demont Breton sur sa période

C’est finalement dans sa capacité à concilier réalisme et émotion que Virginie Demont-Breton s’inscrit comme une figure essentielle de son temps : comment, dans un milieu encore largement dominé par les hommes, a-t-elle su imposer une vision aussi personnelle tout en s’ancrant dans les courants majeurs de l’époque ?

Ses scènes de vie maritime, empreintes de dignité et de simplicité, contrastent avec les grandes compositions académiques de Jean-Léon Gérôme ou Alexandre Cabanel, dont les sujets mythologiques ou historiques dominent les salons officiels.

Là où ces peintres s’attachent à des récits héroïques ou idéalisés, Demont-Breton choisit le quotidien des pêcheurs, avec une sincérité qui rapproche son travail de celui de Jules Bastien-Lepage, chantre du monde rural, ou encore de Rosa Bonheur, qui sublime la vie paysanne. 

Cependant, c’est son regard sur la condition féminine qui la distingue véritablement.

Là où Bastien-Lepage s’attarde sur les paysans au travail et Bonheur magnifie les animaux, Demont-Breton place les femmes au cœur de son œuvre, soulignant leur rôle central dans l’économie maritime et la vie familiale.

Par cette approche, elle s’éloigne de la simple peinture de genre pour atteindre une portée universelle.

En tant que présidente de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, elle agit également en faveur de la reconnaissance des femmes artistes, rejoignant ainsi les combats de figures comme Berthe Morisot ou Mary Cassatt, bien que son style demeure fidèle au réalisme.

Loin de s’effacer derrière les grands noms de son époque, Virginie Demont-Breton impose un art où la vie simple devient source de grandeur, où chaque scène, chaque personnage, trouve une force silencieuse mais irrésistible.

Connaître la valeur d’une œuvre

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